Les bons mots de Jakez
Un fidèle visiteur de ce site – souhaitant conserver l’anonymat- nous a fait remarquer que la rubrique ayant trait au cabinet des curiosités normaliennes lui semblait vivre de ses acquis et qu’il était opportun de susciter de nouvelles contributions pour l’enrichir . Pour sa part, il a glané au fil de ses lectures un certain nombre de pensées et citations de son ancien Professeur de « français » à l’Ecole normale de Quimper (F-29000).Il considère qu’elles sont de nature à caractériser la « relation affective privilégiée» instaurée entre le Professeur et les élèves-maîtres dont il fit partie au début de la seconde partie du 20è siècle. Les temps ont changé.
Les cours de Français dispensés par P.-J. Hélias (dit Jakez) aux normaliens des deux premières années du cursus normal étaient souvent ponctués du récit d’anecdotes vécues pendant son enfance en pays bigouden. Ceci contribuait sans doute à réconcilier les élèves-maîtres bretonnants avec les secrets et les beautés de la langue française.
Les visiteurs pourront consulter, en cliquant ici , quelques un des bons mots de Jakez.
La peur un des moteurs de l’Histoire
par
Pierre Hénaff
Doyen d’âge de l‘ASVPNF
Le doyen d’âge de notre Association, Pierre Hénaff, un des piliers de la Promotion En Avant (1942-1945), Ecole Normale de Garçons de Quimper, première promotion normalienne hors murs du fait de la fermeture des lieux par Pétain et leur occupation par les troupes de l’occupant allemand, a repris la plume en cet automne pluvieux et venteux.
Il nous livre avec un humour teinté de nostalgie les leçons étonnantes qu’il a tirées d’un long cursus marqué par des progrès techniques et technologiques extraordinaires, par son engagement dans la conception et la mise en oeuvre de projets professionnels innovants d’éducation populaire et par ses expérimentations plus personnelles.
Passionné tant par les problèmes de l’énergie et de sa gestion par les collectivités que par ceux des mutations introduites par l’électricité en terme de motorisation et de mécanique industrielle, il s’interroge avec réalisme sur la nature des facteurs humains et sociétaux jouant un rôle déterminant dans ces progrès. Il parvient à l’idée de la fonction première de la peur comme moteur de l’Histoire et de l’ histoire de nos sociétés.
Il a déjà porté un regard critique, au moment opportun, sur la peur du changement climatique et stigmatisé à différentes reprises l’irruption d’une véritable religion verte… Cette peur aussi est partie prenante dans les débats intellectuels actuels. A ce titre on trouvera dans son propos souvent déroutant et ironique des allusions au retour aux énergies renouvelables et notamment celles résultant du cycle de l’eau. On notera aussi son adoption raisonnée et sans appel de l’énergie nucléaire.
Au total il s’agit pour P. Hénaff au-delà de la peur et de l’inquiétude qui sont le propre de l’homme, de garder le cap malgré les vents contraires et ceci exige de l’énergie et surtout un moteur. Faut-il rappeler que ce moteur c’est le cœur qui n’a pas le droit au retour de manivelle et qui, sans crier gare, fait circuler dans notre corps près de 10 m3 de sang par jour. C’est le moteur de la vie !
Soulignons enfin que « la peur est la plus terrible des passions » . Si elle exerce « ses premiers effets contre la raison, elle peut paralyser le cœur et l’esprit ». Dans un monde où tout s’accélère il est donc nécessaire de savoir la contrôler en restant, selon P. Hénaff, optimiste et confiant dans la recherche du progrès social et l’innovation scientifique.
Les visiteurs de ce site, agréablement surpris par l’énergie de notre Doyen , pourront consulter son nouveau plaidoyer en cliquant ici. D’autres suivront !
Le Mono … de la Colo
ASVPNF : La sixième Lettre d’Information
MOËLAN en MAI
Dans la série inépuisable …
« André Le Goff raconte »
réactivée en cette saison estivale 2023, les visiteurs de ce site pourront consulter le récit illustré des « évènements » de mai 68 tels qu’il furent vécus par notre collègue , jeune instituteur public de 30 ans, dans la charmante commune de Moëlan-sur-Mer (F-29150) où il exerçait son métier d’enseignant. Ils se rendront compte que pour la génération de l’auteur ayant connu l’occupation allemande, la seconde guerre mondiale, la Libération et les guerres de décolonisation , mai 68 fut une insurévolution. Ils en découvriront des éléments fondateurs au niveau local et ne manqueront pas de s’interroger sur la signification qu’ils revêtent dans les mémoires individuelle et collective .
Comment ne pas rappeler qu’au sortir de Mai 68, les vacances d’été étaient proches …et que le slogan « Sous les pavés,la plage ! » était, avec d‘autres, à l’ordre du jour sur les barricades du quartier latin. Cependant la saison balnéaire et touristique paraissait compromise notamment en Bretagne. En réalité elle fut relativement animée ainsi qu’en témoigne la photo d’une des plages de Moëlan-sur-Mer prise en juillet 68 et dont on trouvera la reproduction à l’URL : https://bcd.bzh/becedia/fr/loin-des-paves-la-plage-les-vacances-en-bretagne-pendant-l-ete-1968
À partir de début mai 1968, les mouvements sociaux se multiplient en France. La Bretagne, marquée par la crise économique, est particulièrement mobilisée. Les disparitions de la raffinerie de sucre de Chantenay (Loire-Atlantique) et des forges d’Hennebont (Morbihan) apparaissent comme les symboles du destin tragique de la vieille tradition industrielle des ports de l’Ouest. Or au même moment commence la saison touristique, dans une France donc qui s’arrête. En mai 1967, le syndicat d’initiative du Morbihan dénombrait plus de 300 visites par jour.
bcd.bzh
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La copie du récit d’André Le Goff (document 1) est accessible en cliquant ICI :
Document 1 . « MOËLAN en MAI » par André Le Goff , août 2023 (fichier pdf.)
Que notre fidèle contributeur soit chaleureusement remercié pour son témoignage sur Mai 68 . Il devrait en susciter d’autres…
Des leçons de l’histoire aux expériences de la vie
par
Pierre Hénaff
Pierre Hénaff, doyen inoxydable de l’ASVPNF et ancien élève-maître de l’ENG de Quimper -Promotion En Avant 1942/1945 – au sortir de quelques problèmes de santé a souhaité par une nouvelle contribution, tenter de faire sortir ses associés et autres visiteurs de ce site de la torpeur estivale. Nous l’avons accueillie après bien d’autres déjà en ligne sur ce site, d’autant qu’en toute humilité son auteur l’avait intitulée « Réflexions » alors qu’elle portait un regard singulier sur un long cursus débuté, il y a belle lurette, dans une école publique créée sous les auspices de la 3è République dans une commune rurale du pays bigouden.
Ceci correspondait au moment où, de retour sur ses terres, il était invité à participer à la « Fête des battages » qui se tenait à Pendreff en Pouldreuzic (F-29710). Cette commune s’est donnée vocation , dans ses projets patrimoniaux, à mettre en valeur les progrès spectaculaires intervenus en agriculture notamment en matière de machinisme agricole (Cf. « Le Hangar du Patrimoine » à l’URL :https://www.facebook.com/patrimoinepouldreuzic/?locale=fr_FR .
La présence de notre aîné à cette manifestation n’avait pas échappé à l’attention des journalistes qui vinrent à sa rencontre pour l’interviewer. On pourra prendre connaissance du contenu de la coupure de presse correspondante en se rendant à l’URL ;
https://www.letelegramme.fr/finistere/pouldreuzic-29710/pierre-henaff-98-ans-apprecie-la-fete-de-la-moisson-6406768.php
Il y apparaît que P . Hénaff, fils de cultivateurs, titulaire du Certificat d’Etudes Primaires en 1937 devenu normalien en 1942 (l’année terrible) après un passage par l‘EPS se considère comme un privilégié d’avoir pu bénéficier des enseignements fondateurs de l’école publique de la 3è République instaurée sous la houlette de Jules Ferry. Ladite école faisait référence à la Science et à la Raison et nul doute que son rôle émancipateur a largement contribué non seulement à former le jugement de P. Hénaff sur le monde et sur l’agriculture mais aussi à la marche de cette dernière vers le progrès et sa signification.
Contribution à la connaissance de l’esprit normalien au milieu du 20è siècle
« Petit témoignage sur mon séjour à l’ENG de Quimper »
par
Jean Le Duff
« Voici un témoignage personnel. J’ai perdu tout contact avec la demi-douzaine d’instits suppléants qui étaient avec moi. Je ne suis pas sûr qu’en fouillant dans les papiers accumulés j’en retrouve trace, même de leurs noms. Pour ce qui concerne les normaliens de 4 ème année j’ai, par la suite, un peu connu à Avranches Goaper qui est devenu Prof. de SVT. Je vais essayer de creuser un peu du côté de ce qu’il reste de témoins de cette époque en Finistère. Ce sera plutôt du côté de la mouvance communiste … ».
Jean Le Duff, Conseiller d’Orientation Psychologue à la retraite , fut en effet sollicité par les responsables de ce site- informés de son séjour en formation professionnelle à l’ENG de Quimper en 1957- afin qu’il fasse part aux visiteurs des souvenirs de son expérience quimpéroise. Ses observations, pour ne pas dire son « ressenti » , semblaient en effet de nature à faire émerger des éléments méconnus constitutifs de l’esprit normalien d’autant qu’ils ressortaient du « regard » d’un non-normalien accuelli dans notre Ecole au sein de la Promotion EMERAUDE (1953-1957), à l’époque des faits en Formation professionnelle.
Les visiteurs pourront consulter en cliquant ici l’article de Jean Le Duff qui touche non seulement aux rites étonnants et aux traditions ayant eu cours dans notre Ecole mais aussi aux pratiques pour le moins inquiétantes d’un chef d’établissement qui, sans doute sanctionné par sa hiérarchie, quitta les lieux pour aller exercer ses compétences éducatives ailleurs…
Les visiteurs pourront également accéder à une biographie de Jean Le Duff en se rendant à l’URL : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article136976, notice LE DUFF Jean, Roger par Jacques Girault, version mise en ligne le 11 mai 2011, dernière modification le 11 mai 2011 .
Que notre collègue et ami Jean Le Duff soit très chaleureusement remercié d’avoir , par sa contribution, élargi singulièrement le champ des items de la rubrique « cabinet des curiosités normaliennes » de ce site.
L’ECOLE MATERNELLE EST-ELLE NECESSAIRE ?
Mémoire normale et esprit normalien
André Le Goff raconte ses espoirs de Tambour devenu Clairon puis major et adepte de la plume sergent-major
Entretenant fidèlement ses anciennes amitiés normaliennes notre ami André Le Goff faisait parvenir à ses correspondants encore vaillants–malgré la rigueur des temps présents-un message hautement prémonitoire daté du 16 janvier 2023 , alors qu’il pérégrinait en terres occitanes.
Intitulé « Pierre Bayle , enfant tambour » il l’avait libellé en ces termes : « J’ai dégoté l’article dans le Midi Libre! Je connaissais l’importance du tambour (il donnait les ordres à la troupe ),j’ignorais qu’on le devenait à 11 ans ! La Révolution française avait fabriqué Bara ( un français doit vivre pour elle, pour elle un français doit mourir…). Elle avait oublié Bayle. Il est vrai si qu’il ne se trouvait pas devant des Chouans ! L’Histoire de la France n’admet pas la pitié ! ». Il était accompagné de ladite coupure (document 1) que le visiteur pourra consulter en cliquant ici.
L’information fut valorisée par quelques uns, sensibles aux propos de notre conteur lanceur d’alerte. Ils furent enclins à se documenter sur l’enfant–tambour dont le sacrifice , alors qu’il avait 11 ans, fut célébré lors de l’inauguration de l’EPS de garçons de Limoux en 1911 , 117 ans après sa mort au combat contre les espagnols . En réalité il fut déclaré mort pour la France et cité à l’ordre de l’armée, à titre posthume, par le général Dugommier le 10 novembre 1794…
Pierre Bayle devint le symbole des anciens Enfants de Troupe et aujourd’hui sa mémoire continue d’être honorée via des sculptures (voir le document 2 en cliquant ici) et les activités de l’Association « Le Chemin du Petit Tambour »
Ceci leur permit de trouver ou de retrouver des informations :
1. Sur l’histoire de Bara (Jeune tambour des hussards républicains, exécuté le 7 décembre 1793 pour avoir refusé de crier « Vive le roi! » après son arrestation par les Royalistes. Il préféra mourir en criant « Vive la République! » ) et celles autres tambours célèbres ( URLhttp://www.appat.org/celeustique/index.php/instruments/instrumentistes/tambours-celebres
Le site de référence sur l’étude de la transmission des ordres par signaux sonores, la Céleustique
www.appat.org
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).
2. Sur la richesse singulière du mot « Tambour »(URL ; https://www.cnrtl.fr/definition/academie8/tambour) et de celle de l’expression « Tambour battant » (URL ; https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/tambour-battant)…au point de réléguer au second plan l’instrument de percussion de nos cliques , fanfares, orchestres et autres bagads au sujet duquel André le Goff nous livre ses souvenirs d’enfance rospordinoise.
L’expérience qu’il rapporte était sans doute formatrice pour le musicien de talent qu’il devint par la suite dans le cadre de l’Ecole normale de garçons de Quimper. Major de promotion, il y fut un lanceur d’alerte sans jamais devenir un sergent-major. Sur la fin de sa scolarité avec quelques autres protagonistes, il expérimenta avec beaucoup de bonheur la plume sergent-major tout en affirmant sa vocation d’instituteur et de formateur. Certes tout ceci fut mené tambour battant…
Mais ses correspondants ignoraient jusqu’à présent ses activités passées comme Tambour contrarié puis Clairon à la Clique de l’Amicale laïque de Rosporden, le charmant pays de son enfance…
Aussi chers visiteurs , à vos baguettes et après quelques ras de 3 et flas de gauche (tant qu’à faire) bien maîtrisés , un passage par le rigodon et la Diane ( batterie de tambour, sonnerie de clairon ou de trompette exécutée à la pointe du jour pour réveiller les soldats ou les marins ) place à la consultation du document 3 en cliquant ici. Il s’y trouve rapportée la dernière histoire pacifique et illustrée de André Le Goff. Elle est intitulée :
Des bouffées d’espoir déçu
Qu’il soit chaleureusement remercié de nous avoir autorisé à la reproduire pour l’insérer sur ce site.
Document1. Pierre Bayle l’enfant tambour (Extrait du Midi libre)
Document 2. L’enfant tambour (Statues)
Document3. Des bouffées d’espoir déçues (récit illustré d’André Le Goff)
La petite histoire des Ecoles communales de filles L’Ecole de Stang ar Bacol
C’est le 18 avril 1863 que Napoléon, « par la grâce de Dieu et la volonté nationale »,Empereur des français, à tous présents et à venir, décrèta : «
Avons sanctionné et sanctionnons, promulgué et promulguons ce qui suit :
LOI
(Extrait du procès-verbal du Corps législatif)
Le Corps législatif a adopté le projet de loi dont la teneur suit :
Art. 1. – Toute commune de cinq cents habitants et au -dessus est tenue d’avoir au moins une école publique de filles, si elle n’en est pas dispensée par le conseil départemental en vertu de l’article 15 de la loi du 15 mars 1850.
Dans toute école mixte tenue par un instituteur, une femme nommée par le préfet, sur la proposition du maire, est chargée de diriger les travaux à l’aiguille des filles. Son traitement est fixé par le préfet, après avis du conseil municipal.
Art. 2. – Le nombre des écoles publiques de garçons ou de filles à établir dans chaque commune est fixé par le conseil départemental, sur l’avis du conseil municipal.
Le conseil départemental détermine les écoles publiques de filles auxquelles, d’après le nombre des élèves, il doit être attaché une institutrice adjointe… »
Les visiteurs trouveront la suite du texte de cette loi en se rendant à l’adresse :
https://www.education.gouv.fr/loi-sur-l-enseignement-primaire-du-10-avril-1867-11000
On rappellera cependant le libellé des articles 20 et 21 de ladite loi :
Art. 20. – Tout instituteur ou toute institutrice libre qui, sans en avoir obtenu l’autorisation du conseil départemental, reçoit dans son école des enfants d’un sexe différent du sien, est passible des peines portées à l’article 29 de la loi de 1850.
Art. 21. – Aucune école primaire, publique ou libre, ne peut, sans l’autorisation du conseil départemental, recevoir d’enfants au-dessous de six ans, s’il existe dans la commune une salle d’asile publique ou libre.
Victor Duruy était ministre de l’Instruction publique à l’époque… Ceci ne réglait pas, loin s’en faut, la question de l’enseignement des filles. Ainsi quelques mois avant la déclaration de la Guerre de 1870 Jules Ferry , alors député républicain, déclarait lors d’une conférence :
« Réclamer l’égalité d’éducation pour toutes les classes, ce n’est faire que la moitié de l’œuvre, que la moitié du nécessaire, que la moitié de ce qui est dû ; cette égalité, je la réclame, je la revendique pour les deux sexes… La difficulté, l’obstacle ici n’est pas dans la dépense, il est dans les mœurs. »
Ce n’est qu’à compter des évènements fondateurs de 1870 -1871, que se produisirent des progrès dans l’organisation de l’enseignement des filles alors que s’ouvrait la voie de la 3è République et de ses lois scolaires.
En 1870 pendant le siège de Paris ; les maires de Paris, Étienne Arago puis Jules Ferry réunissent une commission mixte de l’enseignement. Cette commission examine entre autres les questions de gratuité, et les réformes à apporter à l’enseignement primaire et secondaire des filles et des garçons. À cette commission siègent les deux premières femmes bachelières de France, Julie-Victoire Daubié et Emma Chenu…
Au moment de la Commune de Paris, côté Communards, le souci majeur est celui de la nécessité de laïciser l’éducation : deux tiers des filles scolarisées le sont dans des écoles publiques appartenant aux congréganistes, le reste étant dans des écoles dites « libres », le plus souvent laïques, où les professeurs ne prêtent pas un serment d’obéissance à l’Empire. Édouard Vaillant, le délégué à l’Instruction publique, s’attache alors à laïciser les institutrices républicaines .
Sous l’impulsion du ministre de l’éducation de la 3è République Jules Ferry, les lois scolaires de 1881-1882 instituent également pour les filles le même enseignement primaire que les garçons, avec une mise à égalité concernant l’instruction. Elles transforment l’école publique, en instituant au niveau élémentaire la gratuité, l’obligation d’instruction de 6 à 13 ans et la laïcité, sans établir de différence entre les filles et les garçons. Ces mesures législatives ont pour effet d’inculquer les bases du calcul, de l’écriture, de la lecture à l’ensemble des filles.
Cependant on estime qu’à Paris le tiers des ouvrières des années 1920 n’est pas scolarisé jusqu’à la limite imposée de 13 ans. La mixité est prohibée même si la loi Goblet du 30 octobre 1886, , ouvre la possibilité d’écoles mixtes à classe unique pour les hameaux ou communes de moins de 500 habitants, sous condition d’autorisation du Conseil départemental.
En ce qui concerne la formation des enseignants, le 9 août 1879, la loi Paul Bert fait obligation à chaque département de créer une école normale de filles — comme une école normale de garçons, d’ailleurs —, c’est-à-dire une école pour former des institutrices ! » (d’après https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27%C3%A9ducation_des_filles_en_France)
Deux adhérents de notre Association qui ont souhaité conserver l’anonymat ont mis à notre disposition des photos de leurs archives personnelles datant de 1934 prises dans une école publique de filles de Plonéour-Lanvern (F-29720 ) à un moment où les lois scolaires de la 3è République et la loi de Séparation de 1905 portaient leurs fruits. Elles témoignent de l’état des lieux il y a bientôt 90 ans et du chemin parcouru depuis en la matière. On rappellera ici que les Institutrices présentes sur ces photos avaient été formées pendant l’entre-deux guerres à l’Ecole Normale d’Intitutrices de Quimper. On peut aisément imaginer le véritable « sacerdoce » que représentait pour elles le fait d’exercer leur métier dans une Ecole de Filles telle celle de Stang ar Bacol sise en la Commune de Plonéour-Lanvern.
Que nos deux adhérents soient remerciés pour leur contribution reconstituant quelques éléments matériels attachés au prolongement de la vie normalienne dans cette école de village .
Le diaporama relatif à l’histoire de l’Ecole de Stang ar Bacol que l’on pourra consulter en cliquant ici a été mis en forme par Laurence Cohuet. Qu’elle en soit chaleureusement remerciée.