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Pierre-Jakez Hélias notre Professeur, ethnologue de cœur.
Il était naturel que la mémoire de celui qui fut notre vénéré professeur de français à l’Ecole normale d’Instituteurs de Quimper et l’importance de son œuvre pour représenter l’âme et la langue bretonnes puissent donner lieu à de nombreuses parutions sur ce site .
C’est une publication récente de Fañch Broudic, parue le 6 février 2024 dans son blog revue www.langue-bretonne.org qui a largement ouvert nos perspectives en la matière et nous l’en remercions chaleureusement. Ladite publication faisait suite à la disparition à 101 ans de Jean Malaurie, ancien Directeur de recherches au CNRS, devenu titulaire de la chaire d’ « Anthropologie et écologie arctiques » à l’EHESS et fondateur de la mythique collection «Terre humaine». Jean Malaurie en effet, géographe-physicien devenu ethno-historien mondialement connu, avait découvert non seulement l’œuvre de P-J. Hélias mais aussi l’homme sage, quêteur et éveilleur de mémoire qu’il fut.
Nous rappellerons tout d’abord la teneur des hommages qui furent rendus à Jean Malaurie et à son oeuvre emblématique. Ainsi s’exprimaient à ce propos :
–Romain Huret,président de l’EHESS :
https://www.ehess.fr/fr/hommage/hommage-jean-malaurie
« L’EHESS a appris avec une profonde tristesse la disparition du géographe et anthropologue Jean Malaurie, explorateur du Grand Nord, le 5 février 2024.En 1990, les éditions Plon publient un livre sobrement intitulé Pour Jean Malaurie. De Jacques Le Goff à Claude Lévi-Strauss, le sommaire se lit comme une cartographie française des sciences sociales des années d’après-guerre. C’est dire l’exceptionnel apport du fondateur du Centre d’études arctiques à la recherche, et ces quelques lignes ne feront que l’esquisser. Formé à la géographie et à la géomorphologie, il découvre ces terres lointaines en 1948 lors d’une expédition conduite par Paul-Emile Victor. À vingt-quatre ans, il se passionne pour un terrain qu’il cartographiera avec patience tout au long de sa vie. Sur place, au contact des populations, il forge une méthode, empruntant à toutes les sciences sociales dans une féconde pratique interdisciplinaire. Son premier livre, Les Derniers Rois de Thulé (1955), en fait la brillante démonstration. Cette publication marque également la naissance de la collection « Terre Humaine » aux éditions Plon. Le directeur de recherche au CNRS rejoint notre établissement dès 1975 avec une chaire intitulée « Anthropologie et écologie arctiques ». Dans nos murs, il peaufine sa méthode anthropo-géographique et son œuvre, inventive, attentive aux autres, ouverte à la diversité des mondes. En notre nom à toutes et tous, j’adresse mes plus sincères condoléances à ses proches et à sa famille. »
–France Info avait déjà souligné que le géographe-physicien “Jean Malaurie fut le premier homme au monde à avoir atteint le pôle géomagnétique Nord avec deux traîneaux ( le 29 mai 1951). Au cours de cette aventure, il découvre à Thulé une base militaire américaine pour bombardiers nucléaires ! Celui qui est devenu un ethno-historien mondialement connu s’élèvera contre cette implantation, réalisée sans avoir consulté la population locale. cf.(https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/13h15/13h15-du-samedi-11-juillet-2015_983339.htm)
–Samuel Etienne ( In le Dictionnaire prosopographique de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes) cf. https://prosopo.ephe.psl.eu/jean-malaurie) :
« la carrière de Jean Malaurie a été consacrée à des études de géomorphologie polaire (météorisation, structures dynamiques d’éboulis), d’anthropogéographie arctique dans un esprit animiste et à l’étude du développement des populations Inuit et nord-sibériennes. Le travail de recherche de Jean Malaurie commence en 1948 et 1949, à la suite de sa nomination, par son maître Emmanuel de Martonne (Académie des Sciences), en tant que géographe-physicien aux deux expéditions de Paul-Émile Victor sur la côte centre-ouest du Groenland (inlandsis et secteur déglacé). Fin 1949, Jean Malaurie démissionne, l’Académie des Sciences ayant décidé, par cohérence avec le programme antarctique, de supprimer toute étude des sociétés humaines au Groenland. L’hiver 1948-1949 et l’hiver 1949-1950, il effectue une mission solitaire CNRS dans le Hoggar à 2800 mètres d’altitude pour étudier la desquamation des roches et la géomorphogénie des éboulis dans un climat désertique aux données thermiques inverses du nord du Groenland. En 1950-1951, le directeur du CNRS charge Jean Malaurie d’une mission solitaire de géomorphologie et de géographie humaine à Thulé, dans le nord du Groenland. Le 29 mai 1951, au cours d’une mission de reconnaissance géomorphologique sur l’inlandsis, il est le premier homme à atteindre, en deux traîneaux à chiens, le pôle géomagnétique en compagnie de Kutsikitoq, son fidèle compagnon Inuit. « L’homme qui parle aux pierres », comme le désignent les Inuits, apprend petit à petit à écouter les réponses des roches, de la végétation, appuyant ses réflexions de géomorphologue naturaliste sur les relations qu’entretiennent les Inuits avec leur territoire, relations de parenté et de courtoisie vis-à-vis du monde animal, minéral, végétal, au cœur même de la pensée chamanique. Le 9 avril 1962, il défend à la Sorbonne une thèse principale de géomorphologie climatique et quantitative, et une seconde thèse dite complémentaire d’anthropogéographie démographique et d’étude animiste. Jusqu’en 1990, Jean Malaurie a assuré trente et une missions arctiques : Groenland, Arctique canadien, Alaska et Tchoukotka. En 1990, il est directeur scientifique de la première expédition franco-soviétique en Tchoukotka qui permettra d’étudier l’Allée des baleines, préalablement découverte par des archéologues soviétiques en 1976 et qui sera reconnue, après les travaux de Jean Malaurie sur l’esprit Yi-King de la répartition numérique des crânes de la baleine sur le littoral, comme un haut-lieu chamanique, une « Delphes de l’Arctique ».
-Monde des grandes écoles et universités : « Jean Malaurie est assurément un des très grands hommes de sa génération. Refusant le STO en 1942, il entre en Résistance à 21 ans. Revenu du maquis, magnétiquement, d’abord avec l’expédition Paul-Emile Victor, puis seul, dans des conditions de vie extrême. La rencontre des peuples de l’Arctique, ignorés jusque-là, modifiera considérablement cet esprit scientifique, Grand Officier de la Légion d’honneur depuis cette année. Alors que sa Lettre à un Inuit de 2022 est sur le point de paraître, il a accepté de donner au Journal des Grandes écoles une de ses très rares interviews. »Cf. https://www.mondedesgrandesecoles.fr/rencontre-avec-un-homme-ocean/
Quoi qu’il en soit il bénéficiait de la reconnaissance scientifique de l’ethnologue Jean Malaurie et c’est cet aspect de la notoriété de Pierre-Jakez Helias qui est mis en évidence par Fañch Broudic dans l’article intitulé :
« Quand l’ethnologue Jean Malaurie
a rencontré
la Bretagne de Pierre-Jakez Hélias »
que nous avons reproduit, avec son acco, de façon à le représenter sur le site asvpnf.com . Il est accessible directement en cliquant sur Document 1 ou en se rendant à l’URL : http://www.langue-bretonne.org/archives/2024/02/06/40198558.html
On notera que la rencontre intellectuelle entre Malaurie et Hélias a été mentionnée récemment dans un article rendant hommage à Malaurie paru dans Le Canard enchaîné du 14 février 2024 et dont la copie (Document 2 ) nous a été adressée par un fidèle lecteur de cet hebdomadaire, ancien élève de l’Ecole normale de Quimper ! On ne manquera pas plus de rappeler que Michel Troadec dans Ouest–France du 6 février 2024 soulignait : « De Jean Malaurie, Pierre-Jakez Hélias avait dit, dans les colonnes de ce journal en décembre 1978 : « Il a réalisé le tour de force de me faire écrire un livre… moi qui n’en avais jamais écrit.» avant d’ajouter : « Jean Malaurie a une façon d’autant plus convaincante de présenter les choses que sa façon de les voir est contraire à l’universitaire. » (Cf. https://www.ouest-france.fr/culture/livres/jean-malaurie-avait-decouvert-pierre-jakez-helias-51e82ece-c4ff-11ee-8011-b976796527e7)
Turpitudes cléricales et contre-turpitudes ecclésiales … une suite à ne pas oublier !
(Novembre 2023)
Les désordres du monde et les violences et les périls qui montent de toutes parts nourrissent l’actualité au point d’occulter les informations toujours aussi nombreuses et prégnantes laissant prévoir l’effondrement de l’Eglise catholique. Elles témoignent en effet des « méfaits et crimes » ayant cours sous le couvert de la « puissance divine » et de l’emprise des prêtres de ladite Eglise qui non seulement traumatisent les victimes mais affectent aussi la durabilité des choix spirituels des fidèles
Pour des raisons que les visiteurs habituels de ce site connaissent et pour que la laïcité triomphe des obscurantismes et cléricalismes de toutes sortes proliférant sous les auspices de notre République, nous nous étions proposé d’en établir la chronique. On sait que les « déviances » observées sont de nature, comme d’autres, à fragiliser la cohésion démocratique nécessaire à la stabilité de nos institutions républicaines.
C’est l’objet de la présente insertion que d’en faire un point d’étape au moyen d’articles récents parus dans la presse catholique, sans prétendre à quelque exhaustivité que ce soit tant la matière est consistante. Nos lecteurs pourront ainsi consulter un certain nombre de dossiers à l’ordre du jour cueuillis dans un flux d’informations rarement interrompu :
Fichier 1 . Le renoncement des valeurs ou la victoire du terrorisme par Golias , 26 octobre 2023
URL : golias-editions.fr/2023/10/26/le-renoncement-des-valeurs-ou-la-victoire-du-terrorisme/
Fichier 2. Un témoignage inédit sur la Shoah « Pour Rappeler que cela fut »par Frederic GAIN ; Golias, 8 novembre 2023
URL.: https://www.golias-editions.fr/2023/11/08/un-temoignage-inedit-sur-la-shoah-pour-rappeler-que-cela-fut/
Fichier 3 . Exclusif : le premier témoignage d’un ex-frère de la Communauté Saint-Jean par Golias,8 novembre 2023
URL: https://www.goliaseditions.fr/2023/11/08/exclusif-le-premier-temoignage-dun-ex-frere-de-la-communaute-saint-jean/
Fichier 4. Grenoble : recyclage sans fin pour Hervé Gaschignard par Golias, 8 novembre 2023
URL: https://www.golias-editions.fr/2023/11/08/grenoble-recyclage-sans-fin-pour-herve-gaschignard/
Fichier 5 . Angoulême : mis en examen quatre mois après son ordination par Golias, 8 novembre 2023
URL: https://www.golias-editions.fr/2023/11/08/angouleme-mis-en-examen-quatre-mois-apres-son-ordination/
Fichier 6 . Espagne : un rapport inédit pointe les violences sexuelles commises au sein l’Église catholique
Un rapport sur les violences sexuelles commises sur des mineurs au sein de l’Église catholique en Espagne a été présenté vendredi 27 octobre. Il critique sévèrement l’attitude de l’Église catholique et évoque des centaines de milliers de victimes.
parAlice d’Oléon, La Croix , 27 octobre 2023
Fichier 7 . L’Église espagnole répond au rapport indépendant sur les violences sexuelles
Si l’institution ecclésiale reconnaît des points positifs dans le rapport diffusé publiquement le 27 octobre sur les violences sexuelles commises en son sein, elle se montre en désaccord avec l’extrapolation des chiffres dans les médias.
par Valérie Demon, La Croix, 31 octobre 2023
URL : https://www.la-croix.com/religion/LEglise-espagnole-repond-rapport-independant-violences-sexuelles-2023-10-31-120128897
Fichier 8. Violences sexuelles dans l’Église : une immense colère
Abus sexuels : l’annonce par Mgr de Moulins-Beaufort que onze évêques dont un cardinal, Jean-Pierre Ricard, sont « mis en cause » par les autorités judiciaires ou ecclésiales révèle un système doublement tordu au plus haut niveau de l’épiscopat, où le comportement pervers de certains évêques se heurte à l’impuissance des autres évêques, pris dans des conflits de loyauté inextricables.
par Isabelle de Gaulmyn, La Croix , 7 novembre 2023
URL : https://www.la-croix.com/Debats/Violences-sexuelles-lEglise-immense-colere-2022-11-07-1201241087
Fichier 9 . L’Église face à la pédophilie et aux abus sexuels . (Cf.Dossier de La Croix)
-Tangi Cavalin missionné pour faire la lumière sur l‘influence des frères Philippe dans l’Eglise de France (9 novembre 2023)
–Changer la théologie face à la crise des violences sexuelles ? (8 novembre 2023)
–Béatitudes : la communauté annonce une commission indépendante pour relire son histoir (7 novembre 2023)
–Violences sexuelles dans l’Église : « Le travail de mémoire, une responsabilité envers les victimes » (4 novembre 2023)
–Paul Airiau : « Il faut faire des violences sexuelles dans l’Église un sujet de recherche scientifique » (2 novembre 2023)
–Béatitudes : l’élection du gouvernement de la communauté reportée (30 octobre 2023)
–« Où en sont les travaux sur les recommandations du rapport Sauvé ? » (27 octobre 2023)
–Espagne : un rapport inédit pointe les violences sexuelles commises au sein l’Église catholiqu (27 octobre 2023)
–Le pape ordonne la réouverture du dossier de l’ex-jésuite Marko Rupnik ( 26 octobre 2023)
Les professeurs de mathématiques sont-ils des fatalistes ?
Le fatalisme est la doctrine selon laquelle le cours des événements échappe à l’intelligence et à la volonté humaine, de sorte que la destinée de chacun serait fixée à l’avance par une puissance unique et surnaturelle… Cette doctrine est-elle donc devenue, au fil du temps et des réformes successives des programmes de l’Education nationale, représentative de la situation présente des professeurs de mathématiques ?
Quoi qu’il en soit sur ce plan existentiel, on ne peut manquer de relever, le propos du Monde du 27 septembre 2022, sous la plume de Dominique Raulin (https://www.lemonde.fr/education/article/2022/09/27/la-destruction-progressive-de-l-enseignement-des-mathematiques-au-lycee-a-ete-enclenchee-a-partir-de-1993_6143320_1473685.html) …que« la destruction progressive de l’enseignement des mathématiques au lycée a été enclenchée à partir de 1993 ». Selon cet auteur, la désaffection des jeunes pour les sciences a commencé il y a près de trente ans avec une décision du ministre de l’éducation nationale François Bayrou. Il rappelle que « le printemps 2022 a mis en évidence une réalité inquiétante : le manque de candidats aux concours de recrutement dans les disciplines scientifiques. Différentes raisons peuvent l’expliquer, notamment la désaffection des jeunes pour les sciences – qui n’est pas une spécificité française – mais aussi une suite de décisions politiques prises au cours des trente dernières années qui ont explicitement eu pour but de réduire l’importance des mathématiques dans l’enseignement secondaire ». On parle de désaffection, de désamour pour les mathématiques…
Cependant, il est de notoriété, que la place des mathématiques au lycée d’enseignement général et technologique a fait l’objet, depuis plusieurs mois, d’une large réflexion. L’enjeu est double : doter tous les élèves de compétences solides et permettre à ceux qui le souhaitent de développer un niveau d’expertise élevé.
1 heure 30 en plus de mathématiques en classe de Première générale
Le programme de ce module spécifique consacré à un enseignement mathématique intégré à l’enseignement scientifique de la classe de première de la voie générale est conçu avec les intentions suivantes :
Consolider la culture mathématique de tous les élèves et leur assurer le socle de connaissances et de compétences mathématiques qui leur sera nécessaire pour réussir leur vie sociale, citoyenne et professionnelle, quel que soit le parcours de formation qu’ils choisiront par la suite ;
Réconcilier avec les mathématiques les élèves qui ont perdu le goût et l’intérêt pour cette discipline ; communiquer le plaisir de les pratiquer à travers des activités mettant en valeur leur efficacité et éclairer sur la place qu’elles jouent dans le monde contemporain ;
Permettre à chaque élève d’appréhender la pertinence des démarches mathématiques et de développer des aptitudes intellectuelles comme la rigueur, la logique, l’esprit critique mais aussi l’inventivité et la créativité ;
Assurer les bases nécessaires à la compréhension de phénomènes quantitatifs tels qu’ils sont mobilisés dans les différents champs disciplinaires et tels qu’ils permettent d’éclairer certains débats actuels. (Cf. https://www.education.gouv.fr/reussir-au-lycee/renforcement-des-mathematiques-en-1ere-generale-pour-l-annee-scolaire-20222023-341408). Ces intentions tardives nous paraissent louables même si elles ne sont pas de nature à lever instantanément la morosité des professeurs de cette discipline…
Mais suffit-il de vouloir bien enseigner les mathématiques (en ayant reçu au préalable tous les sacrements académiques y afférant) pour contribuer à former le raisonnement et l’accès à la libre pensée des élèves dans le sens de leur émancipation ?
A l’évidence la réponse est négative et notamment quand on se réfère au propos de Adrien Louis soulignant que « pour revaloriser le métier d’enseignant, il faut d’abord revaloriser le désir de savoir ». Ceci doit également valoir pour les mathématiques. Cet auteur, lui-même enseignant de philosophie , « tire un bilan sévère de la manière dont ont été appliquées les récentes réformes, sans prendre en compte la réalité du terrain et en soumettant l’institution à des contraintes administratives et pédagogiques aussi absurdes que contradictoires. Selon lui, une telle politique dessert l’objectif premier de l’école, qui est de transmettre un savoir. » (Cf. https://www.philomag.com/articles/adrien-louis-pour-revaloriser-le-metier-denseignant-il-faut-dabord-revaloriser-le-desir) .
« Situation de l’enseignement des mathématiques en France »
15e législature
Question écrite n° 26662 de M. Cyril Pellevat (Haute-Savoie – Les Républicains) publiée dans le JO Sénat du 10/02/2022 – page 694 . Cette question est accessible à https://www.senat.fr/questions/base/2022/qSEQ220226662.html
M. Cyril Pellevat attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la situation de l’enseignement des mathématiques en France.
La discipline, plus que les autres, a souvent été réputée difficile, inutile, sélective et réservée à un certain type d’élèves appartenant à une certaine classe sociale. Depuis plusieurs années, les compétences des élèves baissent, le métier d’enseignant perd en attractivité et les réformes successives des lycées ont fermé la porte de la filière scientifique à de nombreux élèves. Pourtant, un bon niveau d’enseignement est la clé pour que ces derniers aient les moyens d’être les véritables acteurs de leur futur. Les mathématiques ayant été transformées en spécialité suite à la dernière réforme, celle-ci a renforcé les inégalités déjà existantes. Selon la note de la DEPP n°21-22 de mai 2021, «les mathématiques sont conservées en enseignement de spécialité par 60% des élèves principalement par les garçons et les élèves d’origine sociale très favorisée ». Malgré les rapports successifs sur l’enseignement des mathématiques en France, les propositions de mesures visant à redresser le niveau et les propositions de la commission de réflexion pour l’enseignement des maths n’ont pas été mises en œuvre et les moyens alloués ne sont pas suffisants. Cela entraîne une restriction des mathématiques aux applications professionnelles, une diminution de l’offre dans les lycées généraux et technologiques, un déficit des enseignants qualifiés et une baisse générale du niveau. Il lui demande donc ce qu’il compte mettre en place afin de renforcer la transmission de la discipline des mathématiques en France, en tenant compte des inquiétudes des professionnels du domaine. Par ailleurs, il lui demande ce qu’il compte faire pour renforcer l’attractivité des mathématiques chez les jeunes femmes qui ont davantage tendance à ne pas suivre cette spécialité »
A total, il apparaît donc que la situation et l’état d’esprit des enseignants de mathématiques s’ils restent pour le moins préoccupants ne semblent pas de nature à céder au fatalisme Il semblerait plutôt opportun de lutter pour revaloriser la fonction enseignante, pour renforcer la formation en didactique des mathématiques telle qu’elle est proposée dans les IREM et autres instituts de formation des maîtres. Il s’agit de prendre les moyens de démystifier les maths dès la maternelle et le primaire et de les faire aimer par les écoliers, collégiens et lycéens via l’entremise de pédagogues avertis et convaincus de l’importance de leur mission.
Ceci étant, les visiteurs de ce site pourront consulter, Les professeurs de mathématiques sont des fatalistes Word l’article de Mathieu Gibier paru dans Mezetulle, le blog revue de Catherine Kintzler. Il est intitulé :
« Les professeurs de mathématiques
sont-ils fatalistes ? »
Il y apparaît que : « À la suite de l’annonce par le ministre de l’Éducation nationale du rétablissement de l’enseignement des mathématiques pour tous les élèves de première, Mathieu Gibier1 s’interroge sur le commentaire de la présidente de l’Association des professeurs de mathématiques au sujet d’un « module de réconciliation » avec les mathématiques pour les élèves de seconde en difficulté dans cette discipline2. Il serait, selon elle, « discriminant » de proposer à des élèves quelque chose qu’ils n’aiment pas… Au fond, c’est l’instruction elle-même qui, à ce compte, serait « discriminante » et il faudrait renoncer à instruire au nom de l’égalité. »
Peut-on vraiment envisager une « réconciliation » au moment où on parle de refonder l’école ? Quels sont les chantiers prioritaires en la matière ?…
Que Catherine Kintzler soit remerciée de nous avoir permis cette petite aventure dans le monde des mathématiques .
Une saine “respiration laïque” ne peut conduire à un intégrisme laïque contraire à la liberté d’expression.
Encore faut-il savoir ou vouloir bien respirer ! Dans le domaine des rapports et des systèmes sociaux on sait que la liberté est à la fois la respiration de la conscience et l’oxygène vital qui aère et ventile cette conscience (Cf.https://www.cnrtl.fr/definition/respiration#:~:text=f%C3%A9m.-,RESPIRATION%2C%20subst.,de%20respirer%2C%20mani%C3%A8re%20de%20respirer.).
En réalité en tant que physiologiste et à l’instar de Catherine Kintzler on affirmera sans ambage qu’en matière de laïcité la fonction respiratoire est essentielle et qu’une société démocratique de progrès ne peut s’en passer sauf de faire le choix des effets délétères de l’anoxie … voire ceux définitifs de l’asphyxie.
Selon le propos de C.Kintzler, philosophe de référence en la matière(DDV-682; mars 2021), la laïcité et sa bonne pratique républicaine résultent de l’articulation harmonieuse de deux principes ; la neutralité et la liberté d’expression . Il s’agit » D’une part, ce qui participe de l’autorité publique (législation, institutions publiques, école publique, magistrats, gouvernement…) s’interdit toute manifestation, caution ou reconnaissance en matière de cultes, de croyances et d’incroyances – c’est le principe de laïcité stricto sensu. De l’autre, partout ailleurs y compris en public, dans l’infinité de la société civile (la rue, les moyens de transport, les espaces commerciaux…) et bien entendu dans l’intimité, la liberté d’expression s’exerce dans le cadre du droit commun.”(https://www.leddv.fr/analyse/la-dualite-du-regime-laique-20210305)
Déjà en 2015, elle écrivait dans Le Monde : » le régime laïque installe une dualité qui traverse la vie de chacun et rend concrète une respiration redoutée par l’intégrisme. D’une part, le principe de laïcité proprement dit applique le minimalisme à la puissance publique et à ce qui participe d’elle : on s’y abstient de toute manifestation, caution ou reconnaissance en matière de cultes, de croyances et d’incroyances. Mais d’autre part ce principe d’abstention, ce moment zéro, n’a de sens qu’à libérer tout ce qu’il ne gouverne pas : l’infinité de la société civile, y compris les lieux accessibles au public, jouit de la liberté d’expression et d’affichage dans le cadre du droit commun. Sans cette dualité, la laïcité perd son sens. » (https://www.lemonde.fr/idees/article/2015/01/30/contre-l-integrisme-choississons-la-respiration-laique_4566781_3232.html)
C. Kintzler le martelait en 2018: »Le régime de laïcité est difficile à comprendre, car il articule deux principes. D’une part l’idée selon laquelle ce qui participe de l’autorité publique s’abstient au sujet des croyances et incroyances – c’est le principe de laïcité stricto sensu. Mais il ne faut pas oublier l’autre aspect, qui donne sens au principe précédent et qui est conditionné par lui : partout ailleurs y compris en public, c’est la liberté d’expression qui s’exerce dans le cadre du droit commun. La méconnaissance (parfois volontaire) de cette dualité entraîne des malentendus et des dérives (Cf.C. Kintzler : « La respiration laïque permet à chacun d’échapper au lissage de sa vie » (Le Figaro, 9 jan. 18)
La dualité du régime laïque
L’expression « intégrisme laïque » a-t-elle un sens ?
Les visiteurs de ce site et parmi eux les amoureux de la laïcité pourront en prendre connaissance en cliquant ici.
Il y apparaît, en bon accord avec ce qui précède, que : « La laïcité de l’association politique construit un lien disjoint des liens communautaires existants ; elle installe un espace zéro, celui de la puissance publique, laquelle s’abstient en matière de croyances et d’incroyances et se protège des croyances et incroyances. Mais le régime laïque ne se réduit pas au seul principe de laïcité ; il repose sur une dualité. D’une part ce qui participe de l’autorité publique (législation, institutions publiques, école publique, magistrats, gouvernement…) s’interdit toute manifestation, caution ou reconnaissance en matière de cultes, de croyances et d’incroyances – c’est le principe de laïcité stricto sensu. De l’autre, partout ailleurs y compris en public, dans l’infinité de la société civile (la rue, les moyens de transport, les espaces commerciaux…) et bien entendu dans l’intimité, la liberté d’expression s’exerce dans le cadre du droit commun. Sans cette dualité, qui produit ce que j’appelle la respiration laïque, la laïcité perd son sens ».
Tradition normalienne quimpéroise des années 50 : Le Bal des Norms
Il s’agit de l’incontournable bal annuel de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Quimper… En d’autres lieux du territoire et d‘Algérie, l’événement avait également cours . Il s’appelait le « BEN » et il a laissé de bons souvenirs chez les anciens normaliens devenus instituteurs … retraités de longue date.
Il faisait partie de la culture de l’école normale et contribuait à l’émergence de l’esprit normalien, le ciment de la profession d’instituteur. C’était un moment important dans le vie d’élève-maître quelle que soit son année d’étude et surtout lorsqu‘il qu’il s’en trouvait organisateur, en année de formation professionnelle. Il était également, selon toute vraisemblance, très attendu dans la vie des normaliennes, invitées naturelles à cette activité…
La question de savoir s’il s’agissait pour les uns et les autres d’un rite d’initiation ou d’intégration au sens de Dominique Blanc(URL: https://www.researchgate.net/profile/DominiqueBlanc/publication/30438298_Numeros_d’hommes/links/5eb138b892851cb267742624/Numerosdhommes.pdf)reste ouverte. S’agissait-il d’un prolongement naturel aux fameux « mariages pédagogiques » préparant d’autres mariages souhaités par l’administration ou plus simplement d’une source de revenus pour abonder le budget du voyage de fin d’études des élèves-maître de 4è année ?
On sait que, par le passé le Ministre de l’instruction publique, accorda une récompense aux élèves-maîtres ( cliquer sur document 1 ) en leur allouant une dotation pour financer leurs voyages d’études…On ne sait si le principe de cette récompense fut maintenu au fil des ans et jusqu’à la période mentionnée ci-dessus . On n’en connaît pas plus le montant…
Quoi qu’il en soit les visiteurs pourront consulter en cliquant ici (document 2) le récit illustré du grand bal des normaliens qui se tint à Quimper au printemps de 1958. Il préoccupa tout particulièrement son auteur André le Goff.
Document 1. Une récompense aux élèves-maîtres.
Pierre Hénaff raconte…
Quatre vingts ans après… son entrée dans une Ecole normale sans murs, supprimée d’un trait de plume le 18 septembre 1940 dans une France occupée par la Wehrmacht et avoir été « hébergé » au Lycée de Quimper, Pierre Hénaff, doyen avéré des membres actifs de l’Association pour la Sauvegarde et la Valorisation du Patrimoine Normalien du Finistère nous livre ici quelques éléments du récit autobiographique d’une vie professionnelle et personnelle bien remplie.
Son éminente contribution renvoie à ses expériences singulières d’éducateur et de créateur vient enrichir le volet immatériel de notre patrimoine , celui dont chaque ancien normalien portait une parcelle qui s’enrichissait à l’exercice du beau métier d’instituteur . Il importe d’exprimer et de reconstituer ces éléments « diffus » de patrimoine trouvant leurs racines dans l’esprit normalien, lui-même au fondement de l’esprit de corps des instituteurs de la République. Il s’agit de les circonscrire, de les faire connaître et de les transmettre aux générations d’enseignants présentes et à venir… trop souvent en perte de repères.
La démarche autobiographique de notre doyen est exemplaire à cet égard d’autant qu’elle est menée au moment où selon Christophe Kamysz(2022) l’Ecole de la République est à l’agonie ; « en 40 ans, le rêve d’une école émancipatrice imaginée par Condorcet s’est effondré. Les enseignants qui s’interrogent encore sur les finalités de leur métier assistent impuissants à ce naufrage organisé dont les effets délétères affectent désormais le fonctionnement de notre démocratie’ ».
Cette école publique laïque qui fut et reste la raison d’être de P. Hénaff fut instituée, à la suite de Condorcet, par les pères fondateurs à l’origine de l’émancipation du peuple de France qui dès lors fut instruit et éduqué en faisant référence à la Raison et à la Science. Elle se trouve en proie à une véritable crise existentielle et il appartient à ses défenseurs de lui donner un second souffle afin qu’elle s’ouvre sur une nouvelle ère de progrès et de lumière, éloignant à jamais celle d’un obscurantisme dangereusement renaissant !
Mais en attendant retenons ici la volonté sans concession ni faiblesse de notre ami à faire passer des messages ; ceux qui incitent à ne pas capituler avant l’heure. Peut-on, à son instar, trouver des motivations pour se mettre en cohérence avec soi-même , laisser des traces pertinentes et porteuses pour les autres; celles qui tirent vers le haut du pavois, enrichissant l’esprit et servant de référence à ceux qui suivent. Peut-on avec lui inlassablement continuer à assumer les risques de la vie et se persuader qu’écrire c’est encore agir et exercer une action sur le cours des choses et le devenir de la société ?
Les visiteurs pourront consulter, en cliquant ici, l’article de Pierre Hénaff que nous remercions chaleureusement pour sa nouvelle contribution à la vie et au rayonnement de notre site.