Petite chronique d’après Ciase et Betharam (V)

Contre vents et marées et en dépit de l’Avent en cours (sic !) nous continuons d’accumuler les pièces d’un dossier à charge essentiellement pour l’église catholique .

Les visiteurs pourront consulter avec quelque sidération les longues listes nourries de semaine en semaine tant   des rebondissement des « affaires » en cours que  de l’irruption  de  nouveaux scandales  défrayant la chronique ;

1.  11 articles pour la semaine du 1er au 7 décembre 2025, avec les sujets suivants :

Collège Ozanam de Limoges (9) Communauté des Béatitudes (40) Congrégation de Bétharram (72) Corref (11) Croix de Dozulé (2) Diocèse de Bayeux-Lisieux (8) Diocèse de Cambrai (2) Diocèse de Limoges (7) Diocèse de Lyon (14) Diocèse de Marseille (5) Diocèse de Nantes (14) Diocèse de Papeete (Polynésie française) (2) Diocèse de Strasbourg (17) Enseignement privé catholique (175) Formation (84) Madeleine Aumont (2) Mgr Jacques Habert (4) Mgr Olivier de Germay (6) Mgr Pascal Delannoy (4) Notre-Dame de l’Abbaye de Chantenay (1) Père Charles Sighieri (4) Père Jean-Michel Verstraete (2) Père Mathieu Hammel (1) Père Noël Ato Nohotemorea (2) Prélature de la Mission de France (4) Prières de guérison et de délivrance (6) Sectes et dérives sectaires (7) Témoignage (24)

arram (72) Enseignement privé cat

Collège Ozanam de Limoges : les premières indemnisations via la CRR

Collège Ozanam de Limoges (9) Congrégation de Bétharram (72) Enseignement privé catholique (175) Diocèse de Limoges (7)

Cinq Limougeauds ont dénoncé des châtiments corporels, des humiliations et des viols.

Comment reconnaître une dérive sectaire ?

Formation (84) Sectes et dérives sectaires (7)

Une vidéo extrêmement pédagogique.

Communauté des Béatitudes : le DIAM sous pression

Communauté des Béatitudes (40)

L’association AP21 va devoir expliquer ses méthodes aux conseils de la CEF.

Diocèse de Papeete : l’ex père Noël Ato Nohotemorea condamné

Père Noël Ato Nohotemorea (2) Diocèse de Papeete (Polynésie française) (2)

Condamné à quatre ans d’emprisonnement dont un ferme, il fait également l’objet d’une enquête pour viols.

Dozulé : le décret est publié

Madeleine Aumont (2) Croix de Dozulé (2) Mgr Jacques Habert (4) Diocèse de Bayeux-Lisieux (8)

Mgr Habert déclare définitivement non surnaturels et sans origine divine les prétendus « événements dits de la haute butte de Dozulé ».

Le père Charles Sighieri ne respecte pas les sanctions canoniques dont il fait l’objet

Père Charles Sighieri (4) Diocèse de Marseille (5)

« Il a refusé l’appartement qui lui avait été assigné », reconnaît le diocèse.

Le père Jean-Michel Verstraete condamné pour des faits d’agressions sexuelles sur mineurs

Père Jean-Michel Verstraete (2) Diocèse de Cambrai (2) Prélature de la Mission de France (4)

Il est condamné à cinq ans d’emprisonnement totalement assortis d’un sursis.

Le père Mathieu Hammel relevé de son ministère

Père Mathieu Hammel (1) Mgr Pascal Delannoy (4) Diocèse de Strasbourg (17)

Cela fait suite à l’ouverture d’une procédure judiciaire par le parquet de Strasbourg.

Les vidéos de l’assemblée générale de la Corref

Formation (84) Corref (11)

Des interventions de grande qualité à écouter en ligne.

N’éteignez pas l’esprit, […] examinez tout

Mgr Olivier de Germay (6) Diocèse de Lyon (14) Prières de guérison et de délivrance (6)

Le curieux encouragement de Mgr Olivier de Germay.

Notre-Dame de l’Abbaye de Chantenay : le témoignage d’une victime

Notre-Dame de l’Abbaye de Chantenay (1) Témoignage (24) Enseignement privé catholique (175) Diocèse de Nantes (14)

Cet établissement dépend des Frères de l’Instruction chrétienne de Ploërmel.

2.  11 articles pour la semaine du 8 au 14 décembre 2025, avec les sujets suivants :

Diocèse d’Amiens (2) Diocèse de Créteil (2) Diocèse de Fréjus-Toulon (17) Diocèse de Luçon (4) Diocèse de Nantes (15) Diocèse de Nevers (2) Diocèse de Saint-Dié (2) Diocèse de Strasbourg (19) Diocèse de Tarbes et Lourdes (15) Diocèse du Mans (3) Enseignement privé catholique (176) Etablissement d’Angreviers (Gorges) (3) Formation (85) Maria Stella Matutina (5) Mgr Dominique Blanchet (1) Mgr François Gourdon (2) Mgr Gérard Le Stang (2) Mgr Grégoire Drouot (2) Mgr Jean-Pierre Vuillemin (5) Mgr Pascal Delannoy (6) Mgr Renauld de Dinechin (1) Notre-Dame de Bétharram (45) Père Bruno Delaroche (2) Père Éloi Legrand (1) Père François-Régis Fabre (1) Père Gaston Rouzeau (2) Père Jacques Delfosse (2) Père Mathieu Hammel (2) Père Noël Honoré (1) Père Pierre-Marie Brochery (1) Suisse (18)

Etablissement d’Angreviers : de nouveaux témoignages

Etablissement d’Angreviers (Gorges) (3) Enseignement privé catholique (176) Diocèse de Nantes (15)

Un collectif de victimes a également été mis en place.

La difficile intégration de trois prêtres du diocèse de Fréjus-Toulon dans le diocèse d’Amiens

Mgr Gérard Le Stang (2) Diocèse d’Amiens (2) Diocèse de Fréjus-Toulon (17) Père François-Régis Fabre (1) Père Éloi Legrand (1) Père Pierre-Marie Brochery (1)

La médiatisation a contraint Mgr Le Stang à communiquer publiquement.

Les sœurs de Maria Stella Matutina s’implantent en Suisse

Maria Stella Matutina (5) Suisse (18)

Un accueil qui interroge, alors que la communauté reste très décriée.

Mgr Renauld de Dinechin : le souci des victimes d’abus sexuels dans ses priorités

Mgr Renauld de Dinechin (1) Diocèse de Luçon (4)

« Je souhaite résolument poursuivre cette mission »

Nomination ratée au diocèse de Strasbourg

Diocèse de Strasbourg (19) Mgr Pascal Delannoy (6) Formation (85)

Le témoignage de celle qui aurait pu devenir vice-chancelière.

Notre-Dame de Bétharram : résumé de la semaine

Notre-Dame de Bétharram (45) Diocèse de Tarbes et Lourdes (15)

10 nouvelles plaintes, et la piste de l’indemnisation via le Fonds de garantie des victimes.

Père Bruno Delaroche : après les sanctions civiles, les sanctions canoniques

Père Bruno Delaroche (2) Mgr Jean-Pierre Vuillemin (5) Diocèse du Mans (3)

Il sera vraisemblablement proposé comme aumônier à une communauté religieuse.

Père Gaston Rouzeau : la cellule d’écoute du diocèse de Nevers peu sollicitée

Père Gaston Rouzeau (2) Mgr Grégoire Drouot (2) Diocèse de Nevers (2)

Mgr Drouot, évêque de Nevers, avait lancé un appel à témoignages.

Père Jacques Delfosse : le communiqué de Mgr Blanchet

Père Jacques Delfosse (2) Mgr Dominique Blanchet (1) Diocèse de Créteil (2)

Un communiqué extrêmement sobre dans une affaire pourtant hors normes.

Père Mathieu Hammel : l’étrange chronologie des faits

Père Mathieu Hammel (2) Mgr Pascal Delannoy (6) Diocèse de Strasbourg (19)

Un départ de paroisse du jour au lendemain en plein été un an avant l’ouverture d’une procédure judiciaire.

Père Noël Honoré : appel à témoignages de Mgr François Gourdon

Père Noël Honoré (1) Mgr François Gourdon (2) Diocèse de Saint-Dié (2)

Ce prêtre est aujourd’hui décédé.

3. les 8 articles pour la semaine du 15 au 21 décembre 2025, avec les sujets suivants :

Abbé Pierre (36) Compagnie de Jésus (18) Congrégation de Bétharram (73) Diaconie de la Beauté (1) Diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes (2) Diocèse de Bayonne (54) Diocèse de Créteil (3) Diocèse de Gap-Embrun (7) Diocèse de Lille (4) Diocèse de Nantes (16) Diocèse de Paris (16) Emmaüs (18) Enseignement privé catholique (178) Etablissement d’Angreviers (Gorges) (4) Institut Sainte-Croix de Riaumont (20) Mgr Jean-Michel Di Falco (6) Notre-Dame de Bétharram (46) Patrick Martin (3) Père Gaël Giraud (1) Père Jacques Delfosse (3) Riaumont (23) Village d’enfants de Riaumont (19)

Abbé pierre : la possibilité de détournements importants de fonds et d’abus sur mineurs à l’étranger

Abbé Pierre (36) Emmaüs (18)

Une enquête du journal Le Monde explore ces deux hypothèses.

Etablissement d’Angreviers (Gorges) : « Il n’y avait pas que les coups, il y avait les attouchements »

Etablissement d’Angreviers (Gorges) (4) Enseignement privé catholique (178) Diocèse de Nantes (16)

Un viol est également dénoncé.

Mgr Jean-Michel Di Falco mis en cause au civil

Mgr Jean-Michel Di Falco (6) Diocèse de Gap-Embrun (7)

Il était convoqué devant le tribunal civil de Paris ce jeudi.

Michael Lonsdale était-il sous emprise à la fin de sa vie ?

Diaconie de la Beauté (1) Diocèse de Paris (16)

L’association diocésaine de Paris, « déshéritée », demande la nullité de testaments litigieux.

Notre-Dame de Bétharram : la prescription écartée pour Patrick Martin

Patrick Martin (3) Notre-Dame de Bétharram (46) Diocèse de Bayonne (54) Congrégation de Bétharram (73) Enseignement privé catholique (178)

Les faits reprochés sont les suivants : « viols aggravés, agressions sexuelles et violences », commis entre 1991 et 2004.

Père Gaël Giraud : le cumul de dérives universitaires et du cléricalisme ?

Père Gaël Giraud (1) Compagnie de Jésus (18)

L’article de Flore Pierson publié dans La Vie a été très commenté cette semaine.

Père Jacques Delfosse : de nouveaux témoignages et plaintes

Père Jacques Delfosse (3) Diocèse de Lille (4) Diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes (2) Diocèse de Créteil (3)

De plus, le procureur de Lille lance une cartographie nationale des victimes.

Riaumont : l’utilisation d’un bâtiment aménagé en dortoir interdite

Riaumont (23) Institut Sainte-Croix de Riaumont (20) Village d’enfants de Riaumont (19)

Un arrêté a été pris en urgence à la suite d’un contrôle des services de l’État.

 

4. Dossier de La Croix : l’Eglise  face à la pédophilie et aux abus sexuels

·         La future archevêque de Canterbury accusée d’avoir mal géré une affaire d’agression

Sarah Mullally, qui deviendra formellement, fin janvier 2026, la nouvelle archevêque de Canterbury, fait l’objet d’une plainte sur sa gestion d’une affaire d’agression. Des accusations remontant à plusieurs années, a indiqué jeudi 11 décembre 2025 l’Église d’Angleterre.

11 déc.

L’archidiocèse de New York a annoncé lundi 8 décembre la création d’un fonds de 300 millions de dollars destiné à indemniser les victimes d’abus sexuels. Cette annonce intervient alors qu’environ 1 300 personnes ont porté plainte contre l’Église dans cet État américain, selon les médias.

« Juger les vivants et les morts », tel est le titre d’un colloque porté par la Faculté de droit canonique de l’Institut catholique de Paris. Le père Ludovic Danto, l’un de ses organisateurs, s’interroge sur le fait de rendre justice alors même que les accusés ne peuvent plus répondre de leurs actes.

Les parquets de Lille et d’Evry ont confirmé vendredi 28 novembre que plusieurs enquêtes sont en cours après de nouvelles plaintes pour viol sur mineur visant un ancien prêtre octogénaire, déjà condamné en 2007 pour des faits similaires, confirmant des informations de La Voix du Nord.

Spécialiste renommé de Charles de Foucauld et prêtre de la Mission de France renvoyé de l’état clérical pour « de graves faits d’abus sexuels » en 2021, Jean-François Six est mort le 10 novembre à Fontainebleau, à 96 ans. Son décès ainsi que ses funérailles ont été communiqués deux semaines plus tard, selon sa volonté.

L’évêque de Cadix (sud de l’Espagne), qui fait l’objet d’une enquête du Vatican pour présomption de pédophilie, a démissionné et le pape Léon XIV a nommé un successeur samedi 22 novembre. Il est accusé d’avoir agressé sexuellement un mineur dans les années 1990, quand il dirigeait un séminaire près de Madrid.

Les responsables des congrégations religieuses de France ont examiné ce jeudi 20 novembre, à Lourdes, un rapport d’étape sur la gestion des abus sexuels, quatre ans après le rapport de la Ciase.

En clôturant l’assemblée des évêques italiens, jeudi 20 novembre, le pape Léon XIV a choisi un ton d’encouragement plutôt que de remontrance, malgré les critiques vives visant l’Église italienne pour sa gestion des abus sexuels. Le pape a confirmé la poursuite des regroupements de diocèses engagés sous François.

Sœur Véronique Margron, présidente depuis neuf ans de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), devenue le visage de la lutte contre les violences sexuelles dans l’Église, passe la main au terme de deux mandats. Elle a eu à affronter le séisme de la Ciase et le vieillissement accéléré des congrégations.

Dans un nouveau livre, l’ancienne ministre de la santé et de la culture expose de lourds griefs contre l’Église catholique. Mais sa charge contre l’institution est aussi le signe, en creux, d’une attente considérable, analyse Loup Besmond de Senneville dans LE ROYAUME ET LA CITE.

L’évêque de Cadix est accusé d’avoir agressé sexuellement un mineur dans les années 1990, lorsqu’il était prêtre et dirigeait le séminaire de Getafe, près de Madrid. L’évêché a confirmé lundi 10 novembre qu’une enquête avait été ouverte par le Vatican à la suite d’une dénonciation.

Vendredi 7 novembre, à Lourdes, le cardinal Aveline a plaidé pour que l’Église « garde sa liberté de parler » dans un contexte politique tendu. À mi-parcours de l’Assemblée plénière, il a également présenté ses priorités : l’éducation, la lutte contre les violences sexuelles et la solidarité avec la Terre sainte.

Figure chrétienne du monde éducatif, le père Jean-Marie Petitclerc a été condamné, le 14 octobre 2025, à six mois de prison avec sursis pour « voyeurisme » à la suite de la plainte d’un adolescent. Le prêtre éducateur conteste les faits qui lui sont reprochés et a fait appel du jugement.

Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Guillaume Prévost, a annoncé mercredi 5 novembre à Lourdes le lancement d’une « mission » pour décliner une feuille de route sur dix ans. L’objectif est notamment de mieux prévenir les violences physiques et sexuelles après des scandales dans plusieurs établissements.

Dans le sillage de l’affaire Spina à Toulouse, les évêques de France commencent, jeudi 6 novembre, à Lourdes, un travail d’approfondissement sur la question très délicate de la réinsertion dans l’Église des prêtres condamnés pour violences sexuelles.

L’ancien évêque de Verdun Jean-Paul Gusching a été contraint par Rome à la démission après des signalements faisant état de « relations envers des femmes », a révélé mardi 4 novembre le représentant du pape en France. L’évêque avait d’abord justifié sa renonciation pour « raisons de santé ».

Du mardi 4 au dimanche 9 novembre, les évêques de France se réunissent à Lourdes pour leur Assemblée plénière, la première depuis l’élection du cardinal Jean-Marc Aveline à la tête de la conférence épiscopale. Une assemblée programmatique, qui entend poursuivre le dossier prioritaire de la lutte contre les abus sans faire l’impasse sur les nombreux dossiers en cours.

Les 24 et 25 octobre aux Facultés Loyola Paris, un colloque intitulé « Faut-il réparer la vie consacrée ? » interroge le devenir de la vie religieuse. Alors qu’elle semblait encore récemment à l’abri des dérives, elle apparaît aujourd’hui fragilisée et en quête d’un renouveau en profondeur.

Pour la première fois depuis son élection, le pape Léon XIV a reçu, lundi 20 octobre, les représentants d’un réseau international de victimes et de défenseurs de victimes d’abus dans l’Église. L’organisation, Ending Clergy Abuse (ECA) a plaidé pour l’instauration d’une politique mondiale de « tolérance zéro ».

Exclu de l’Église catholique fin 2022 et mis en examen en 2023 pour des viols sur mineur à la fin des années 1990, l’ex-abbé Jean-Claude Mercier, 83 ans a été condamné lundi 20 octobre à huit ans de prison ferme par la cour criminelle des Hautes-Pyrénées. Sa peine pourra être aménagée compte tenu de son âge.

La jeune Commission pontificale pour la protection des mineurs a publié jeudi 16 octobre son rapport annuel sur la pédocriminalité dans l’Église.

Face aux violences sexuelles dans l’Église, Thérèse de Villette pratique depuis plusieurs années la justice restaurative avec son association Justice Autrement. Cette démarche, mal connue du grand public, gagnerait selon elle à être démultipliée au sein de l’Église et dans notre société.

Après la réception d’une trentaine de courriers portant sur des violences sexuelles au sein du collège-lycée Saint Stanislas, à Nantes, le parquet annonce le jeudi 16 octobre l’ouverture d’une enquête. Neuf personnes sont mises en cause, principalement des membres du clergé, certaines décédées.

Dans un rapport publié jeudi 16 octobre, la Commission pontificale pour la protection des mineurs salue les progrès accomplis dans la lutte contre les abus, mais pointe de fortes disparités entre les pays. L’Italie, où la culture de la transparence peine à s’imposer, apparaît comme un mauvais élève.

Des membres du collectif de victimes de la communauté catholique traditionaliste de Riaumont (Pas-de-Calais) ont pour la première fois rencontré les autorités ecclésiastiques, lundi 13 octobre. Ils ont été entendus par l’évêque d’Arras, Olivier Leborgne, et le père abbé de l’abbaye de Fontgombault.

Le dicastère pour la doctrine de la foi a annoncé lundi 13 octobre la nomination de cinq juges en vue du procès canonique du prêtre mosaïste Marko Rupnik, accusé de violences sexuelles par plus de 20 femmes. Le futur tribunal sera composé de femmes et de clercs n’ayant aucune fonction auprès de la Curie romaine.

Après la béatification, le 6 septembre, de Maria Magdolna Bodi, tuée par des soldats en 1945 au cours d’une tentative de viol, Matthieu Poupart, dénonçait dans La Croix le concept de « martyre de la chasteté ». En réponse, le théologien Cyril Pasquier expliquait son désaccord. À son tour, Anne-Marie Lesage de la Haye prend la parole.

Jérôme Clément-Wilz filme sa propre reconstruction après des années d’abus sexuels par un prêtre durant son enfance. De la prise de conscience à la condamnation de son agresseur, un voyage intime et déchirant, jusqu’au procès d’assises qui a condamné son agresseur. À voir sur Arte, à 22h50, lundi 6 octobre.

La Commission pontificale pour la protection des mineurs, fondée en 2014 pour la prévention des violences sexuelles dans l’Église, a conclu vendredi 3 octobre son assemblée plénière d’automne, à Cracovie (Pologne). Son nouveau président, l’évêque français Thibault Verny, a mis en garde contre le risque d’« autosatisfaction ».

Depuis février, l’Inirr observe une intensification des demandes de réparation, liée aux révélations de violences sexuelles dans l’enseignement catholique. Marie Derain de Vaucresson, présidente de l’Inirr, revient sur cette hausse.

Réagissant à la tribune de Mathieu Poupart intitulée « Martyres de la chasteté » : survivre à son viol n’est pas « brader sa dignité », le théologien Cyril Pasquier défend l’attitude de Magdolna Bódi, qui a « usé souverainement » de sa liberté en choisissant la mort face à un soldat soviétique violeur.

Par Cyril Pasquier3 oct. Opinion

 

4 . Les nouvelles de Golias

-Euphémie

Par

Michel Théron

Golias, 3 décembre 2025

https://www.golias-editions.fr/2025/12/03/euphemie/

C’est une tendance naturelle de l’esprit humain, qui ne se satisfait pas de la vision normale, factuelle des choses, qu’elle recouvre pour s’en protéger d’un voile embellissant. Mais cette intention consolatrice ne doit pas faire oublier la falsification du réel, dans le but fréquent de tromper.

Premier exemple. Récemment une annonce immobilière proposait un minuscule local de 2 m² à acheter dans le XIIᵉ arrondissement, pour la modique somme de 14 000 euros. Le vendeur vantait la possibilité d’en faire un espace « cosy et intimiste ». En réalité sur les photos, le bien, au lieu d’un logement, n’est qu’un petit débarras. L’annonce évoquait pourtant « une opportunité exceptionnelle au cœur de Paris » et un « potentiel incroyable pour une rénovation personnalisée ». (Source : actu.orange.fr, 12/11/2025)

On voit l’incroyable disproportion, entre la réalité de ce qui est évoqué et le discours chargé d’en faire l’éloge, à des fins mercantiles. Les internautes se sont levés en masse pour dénoncer le procédé, et évidemment ils ont eu raison de l’insupportable falsification. Voilement : le voile ment.

… Mais une autre actualité, toute différente, a montré qu’à l’inverse l’euphémie est parfois préférée par beaucoup, tandis que la vision du réel nu suscite leur hostilité. Le général Fabien Mandon, chef d’état-major des armées, a déclaré, lors du dernier Congrès des maires de France, que face à un possible conflit armé impliquant la France « dans trois, quatre ans » il fallait « accepter de perdre nos enfants », trouver « la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est ». Ces propos ont provoqué des réactions très vives au sein de la classe politique, qui les a jugés dangereusement « guerriers ». (Source : actu.orange.fr, 19/11/2025)

Mais qu’a dit ce général de répréhensible ? Au moins a-t-il été franc dans son langage, n’a-t-il pas euphémisé, menti sur le réel qu’il a évoqué. La guerre est toujours possible, et elle tue, c’est évident. Vaut-il mieux éluder ce fait, endormir les gens, les anesthésier par de belles paroles embellissantes ? Ou bien au contraire les réveiller d’une naïve illusion pacifiste ?

Bien sûr il est des cas où l’euphémie est nécessaire pour rendre la vie supportable, et ce n’est pas le lieu de le développer ici. Mais merci à ces deux exemples de m’avoir permis de montrer ses défauts. Michel Théron 

Laïcité : en finir avec les 12 idées fausses qui nous égarent

 

par

Nicolas Cadène

Golias,3 décembre 2025

 

https://www.golias-editions.fr/2025/12/03/laicite-en-finir-avec-les-12-idees-fausses-qui-nous-egarent/

 

20 ans après la loi du 9 décembre 1905, la question reste légitime, et les innombrables confusions autour de ce principe républicain partent de la réponse donnée à cette question.

 

En ce domaine plus qu’en d’autres, chacun·e a souvent tendance à identifier sa propre vision subjective à ce que la laïcité devrait être dans l’absolu. À l’ère de la post-vérité, cela est peut-être encore plus marqué aujourd’hui qu’hier.

 

La laïcité, c’est, juridiquement, la séparation entre les organisations religieuses et l’État. Il en découle la neutralité de celui-ci — et de l’administration publique en général —, et son impartialité vis-à-vis des citoyen·nes, quelles que soient leurs convictions ou religions. Jusque-là, tout le monde est à peu près d’accord.

 

Mais allons plus loin : comment s’applique la laïcité sur le terrain ? Qu’est-ce qui est autorisé et interdit ? Qui est soumis à la neutralité et quand ? A-t-on le droit de manifester ses convictions dans l’espace public et, le cas échéant, de quelle manière ? Qu’en est-il de la gestion des faits religieux dans l’entreprise ? D’ailleurs, d’où vient la laïcité ? Comment a-t-elle été pensée ? Est-ce une exception française ? Y a-t-il différentes « laïcités » ?

 

Toutes ces questions renvoient à des idées reçues largement répandues dans la population. Cela tient aussi au fait que, reconnaissons-le, nombre de prescripteur·trices d’opinion (éditorialistes, chroniqueur·ses, polémistes, intellectuel·les, journalistes, personnalités politiques, etc.) se laissent aller à la petite phrase qui fera le buzz et le clic, ou au culte du clash et de l’immédiateté, renforcé par l’information en continu et les réseaux sociaux ainsi que par leurs algorithmes.

 

Les Français·es ne sont pas dupes. Ils·elles sont nombreux·ses (67 %) à estimer que « la laïcité est trop souvent instrumentalisée par les personnalités politiques » (sondage Viavoice pour l’Observatoire de la laïcité, 2021), ce qui peut la transformer en élément de conflit ou de divisions, alors qu’elle devrait être un élément de concorde.

 

Lorsqu’elle est bien comprise et bien appliquée, la laïcité est un trésor et un formidable outil de cohésion nationale, comme le serait l’outil d’un maçon pour bâtir la maison commune. Mais lorsqu’elle est pervertie, c’est cette même cohésion nationale qui en est la première victime.

 

Alors que la France et le modèle démocratique laïque dans le monde traversent une crise protéiforme et que les tensions sociales sont vives, faisons, collectivement, preuve de responsabilité.

 

C’est dans ce contexte que le livre En finir avec les idées fausses sur la laïcité (éditions de l’Atelier) connaît une 3ème édition, que j’ai voulu largement augmentée et actualisée, à l’occasion des cent vingt ans de la loi du 9 décembre 1905. Je reviens, le plus précisément et le plus clairement possible, sur des affirmations erronées, répétées souvent sans contestation sur les plateaux télé, les radios, les réseaux sociaux ou dans certaines réunions publiques. Je souhaite qu’il puisse permettre, à toutes et tous, d’y voir plus clair et de participer activement à la pédagogie de la laïcité autour de nous. Car la laïcité se vit et se pratique au quotidien. Bien sûr, certain·es sont plus concerné·es que d’autres : les fonctionnaires, et en particulier les enseignant·es, les élu·es locaux·ales, les encadrant·es des mouvements d’éducation populaire, les responsables associatifs, etc. Mais chacun·e de nous est amené·e un jour à appliquer la laïcité, même parfois sans le savoir : en tant que salarié·e d’une caisse primaire d’assurance maladie, ai-je le droit de porter un signe religieux sur mon lieu de travail ? En tant que responsable d’un culte, ai-je le droit d’organiser une manifestation religieuse sur une place de ma ville ? En tant que candidat·e à une élection, puis-je faire état de mes croyances ? En tant qu’usagère d’une piscine publique, m’est-il possible de venir en maillot couvrant ma tête ? En tant que militaire en opération extérieure, puis-je demander un repas casher ? En tant qu’aumônier·e, m’est-il possible d’aller à la rencontre de l’ensemble des patients d’un service d’hôpital ? En tant que fonctionnaire, ai-je le droit de me rendre à une cérémonie religieuse à titre officiel et dans quelles conditions ? En tant que sportif·ve, puis-je porter en compétition un accessoire pour me conformer à ma pratique religieuse ? Etc.

Ce livre rappelle que, s’il y aura toujours des débats d’idées sur la laïcité et une multitude d’interprétations intellectuelles à son sujet, il n’y a en droit et au regard de son histoire qu’une seule laïcité qui s’applique.

 

J’essaie ici de l’expliquer et de la décliner sur tous les grands sujets pratiques et d’actualité, en la rendant concrète, vivante, accessible et compréhensible par toutes et tous. Ce que je vous propose, c’est donc, loin des polémiques stériles des plateaux médiatiques, un voyage en laïcité concrète. 

 

Nicolas Cadène

Affaire Abbé Pierre – La machine à secrets

par

Golias, 10 décembre 2025

https://www.golias-editions.fr/2025/12/10/affaire-abbe-pierre-la-machine-a-secrets/

 

 

Alors que je m’y étais inscrit de longue date, je décide de ne pas me rendre au Forum mondial des alternatives qui se tient à Poitiers du 17 au 20 septembre 2024. Emmaüs international organise la deuxième édition  de ce rassemblement des groupes Emmaüs du monde. J’avais participé, en qualité d’animateur d’ateliers, à la première édition de cet événement, à Genève en 2018, au cours duquel des groupes Emmaüs et des alliés (autres associations, experts et témoins) sont venus échanger sur différentes problématiques dans le but de présenter des solutions contre la misère et l’exclusion, à l’échelle de la planète. Compte tenu de la temporalité des révélations, je considère inepte qu’Emmaüs international puisse se positionner comme une organisation portant une parole crédible contre les grandes injustices de notre temps. Il aurait fallu reporter ce rassemblement d’au moins un an. D’autant plus que quelques jours plus tôt, j’ai une conversation téléphonique stupéfiante avec la présidente d’Emmaüs Europe, Carina Aaltonen. Femme engagée en politique, et à Emmaüs Finlande depuis 1996, elle a exercé dans son pays des mandats de conseillère municipale, de députée et de ministre des Affaires sociales et de l’Environnement au sein d’un gouvernement régional, dans les îles Åland où elle vit. En 2019, alors présidente d’Emmaüs Finlande depuis quatre ans, elle est élue présidente d’Emmaüs Europe. Avec son conseil d’administration, elle vient passer quelques jours pour un séminaire au Centre abbé Pierre – Emmaüs d’Esteville. Elle me raconte alors qu’elle a rencontré l’abbé Pierre a plusieurs reprises et qu’il était « crazy about women », sans me préciser ce qu’elle entendait exactement.

Antiqua et nova : l’Église se penche sur l’IA

par

Michel Labonté

Golias,28 novembre 2025

 

L’Église catholique a publié cette année une note intitulée Antiqua et nova, portant sur «les relations entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine». Le texte d’une centaine de pages a été rédigé conjointement par le dicastère pour la Doctrine de la Foi et le dicastère pour la Culture et l’Éducation.

 

Cette publication survient au moment où l’usage des outils d’intelligence artificielle (IA) se répand auprès du grand public, suscitant de nombreux questionnements concernant l’impact de ces technologies dans nos vies quotidiennes et sur l’avenir de l’humanité.

Un changement d’époque

Les travaux de l’informaticien John McCarty, présentés à la conférence de Dartmouth en 1956, furent peut-être les premiers signes clairs d’une volonté de donner à la machine des potentialités d’avancement qui pourraient éventuellement égaler, voire surpasser les capacités d’analyse humaine. Or, ce qui pouvait apparaître comme de la science-fiction est en phase de devenir réalité.

 

Aujourd’hui, alors que les chercheurs continuent de travailler au développement d’une IA générative, on semble se diriger vers ce que certains scientifiques appellent une « superintelligence » : une IA qui serait capable de « dépasser les capacités intellectuelles humaines » et même de contribuer à la accroître considérablement la longévité humaine en convergeant avec les progrès des biotechnologies.

 

Face à ce « changement d’époque », où les technologies de l’information viennent bousculer nos façons de travailler, de penser l’éducation, la médecine et même la prise de décision, l’Église catholique affirme qu’il est « d’une importance cruciale d’examiner ses implications anthropologiques et éthiques ».

L’IA est-elle véritablement intelligente ?

L’une des questions fondamentales qu’aborde Antiqua et nova est celle de la différence entre l’IA et l’intelligence humaine. Pour y répondre, les auteurs mobilisent les sources classiques de la philosophie et de la théologie (Aristote, Augustin, Thomas d’Aquin). Celles-ci reconnaissant en l’esprit humain une capacité d’abstraction et d’appropriation personnelle de la connaissance qui le distingue du reste du monde animal. En résumé : « La tradition chrétienne en est venue à comprendre la personne comme un être composé d’un corps et d’une âme, à la fois profondément lié à ce monde et s’étendant au-delà. »

 

Ainsi compris, les termes «raison» et «intellect» dépassent la simple définition fonctionnelle que tend à leur donner le contexte contemporain. L’intelligence humaine ne se contente pas d’accumuler et de trier des données, elle cherche la vérité, discerne le bien, contemple le beau. Capable de recul critique et de libre arbitre, l’intelligence humaine est donc inséparablement cognitive, intuitive, morale et spirituelle.

 

Plus que tout, affirment les auteurs, cette intelligence est relationnelle, c’est-à-dire capable de don, de communion et d’amour. Il n’existe donc pas d’équivalent artificiel à l’intelligence humaine, tranche la note : « L’IA ne doit pas être considérée comme une forme artificielle d’intelligence, mais comme l’un de ses produits. »

Pour un usage responsable

Concernant l’utilité sociale de l’IA, le document propose quelques balises susceptibles d’alimenter la réflexion éthique. Les grandes entreprises privées qui développent l’IA et qui la mettent en marché sont conviées à prendre en considération le « développement intégral de l’être humain et de la société », ce qui inclut l’importance du travail humain comme lieu de réalisation de la personne. Tous ces bouleversements technologiques, s’ils n’ont pas d’encadrement éthique, deviennent susceptibles de brimer la liberté humaine et d’affecter la recherche de vérité, avertissent les auteurs.

Soulevant l’exemple des « deep fake » – ces images ou vidéos réalisées par IA et destinées à simuler des gestes ou des paroles de personnes réelles – le document affirme : « Cette tromperie généralisée n’est pas un problème mineur : elle touche au cœur de l’humanité, démolissant la confiance fondamentale sur laquelle les sociétés sont construites. »

 

Le concept de « dignité intrinsèque de l’être humain » revient tout au long de la note et se décline en plusieurs mises en garde : le danger de «remplacer» l’humain par la machine, d’appliquer aux êtres humains des critères d’« efficacité » empruntés au monde technologique et surtout de « déléguer » à l’IA une responsabilité morale qui revient à la personne humaine. «Ceux qui utilisent l’IA pour effectuer une tâche et en suivre les résultats créent un contexte dans lequel ils sont en fin de compte responsables du pouvoir qu’ils ont délégué», considèrent les auteurs.

 

De manière plus terre-à-terre, ceux-ci rappellent également que, dans chaque demande faite à l’IA se pose la question de la responsabilité de l’utilisateur face au bien commun. Le texte souligne à ce sujet l’aspect écologique lié à l’IA, laquelle demeure une technologie exigeant la consommation de nombreuses ressources non renouvelables.

Nécessité d’un encadrement éthique

Si Antiqua et nova ne nie pas les avancées positives permises par l’IA, la note formule toutefois de sérieuses mises en garde. Le document souligne le danger que représente à notre époque une fascination excessive pour la technologie, nous faisant oublier que l’IA est «un outil et non une personne».

 

Contre cette fascination, poursuite le texte, il convient de garder en mémoire que nous sommes toutes et tous « […] appelés à nous impliquer de manière sérieuse et engagée dans le monde, au point de nous identifier aux pauvres et aux souffrants, de consoler ceux qui souffrent et de créer des liens de communion avec tous » rappelle en particulier le texte. À ce titre, la note des Dicastères se situe en continuité avec les grands appels du pape François en faveur de la fraternité humaine.

Au final, Antiqua et nova rappelle que, dans une perspective chrétienne, le développement humain est en péril s’il ne suit pas l’appel à aimer et à servir son prochain, à espérer le Royaume de Dieu hic et nunc et à œuvrer pour la justice sociale et le bien commun. L’humanité dans son ensemble est ainsi interpellée à demeurer vigilante pour que la technologie soit au service de l’être humain et non l’inverse. Michel Labonté – en partenariat avec presence-info (https://presence-info.ca/article/vivre/science/antiqua-et-nova-leglise-se-penche-sur-lia/)

 

N. B. : Michel Labonté est animateur à l’éducation citoyenne et identitaire en milieu scolaire. Il vit à Hamilton (Ontario) depuis 2012. Il détient une maitrise en théologie de l’Université de Sherbrooke et un D.E.S.S. en théologie pastorale de l’Institut de formation théologique de Montréal (IFTM).

Quand l’Ecole fait sécession

 

par

Golias, 17 décembre 2025

 

https://www.golias-editions.fr/2025/12/17/quand-lecole-fait-secession/

 

 

Ces dernières semaines, Golias Hebdo s’est penché à plusieurs reprises sur les controversées écoles Espérance Banlieues et Excellence Ruralités. Les deux entités qui possèdent le statut de Fondation ont été créées par la Fondation pour l’école (FPE), elle-même sortie de terre en 2007 pour soutenir les écoles hors contrat, religieuses ou non. Elle se dit aconfessionnelle mais abrite pourtant plusieurs établissements catholiques et soutient de nombreuses autres écoles dont plusieurs sont liées aux intégristes de la Fraternité Saint-Pie-X. Elle compte parmi ses troupes, des contestataires de la forme moderne de l’impôt et de l’Etat, voire de la République et prône une école libre… Un sous-entendu lourd de sens pour cette organisation qui gravite au cœur des réseaux conservateurs et d’extrême droite.

Le groupe Casino au service de l’éducation réactionnaire

par

Alexandre Ballario

Golias , 10 décembre 2025

https://www.golias-editions.fr/2025/12/10/le-groupe-casino-au-service-de-leducation-reactionnaire/

De la fin du mois d’août et jusqu’à la fin du mois de septembre 2025, dans les supermarchés du groupe Casino, les terminaux de paiement par carte bancaire proposaient aux clients d’arrondir au demi-euro supérieur le montant de la note en incitant à « lutter contre le décrochage scolaire » par un don à « l’association Espérance banlieues ». (Cf. Golias Hebdo n°885). Depuis, de nombreuses enquêtes dont celles du média StreetPress ont montré que derrière Espérance Banlieues, se cache une démarche politique ancrée très à droite, qui promeut un modèle d’éducation élitiste auprès d’enfants venus de quartiers défavorisés. Le réseau possède 17 établissements et encadre 1 000 élèves, il entend officiellement « arracher les enfants des banlieues à l’abandon scolaire ». Mais en pratique, ce vivier catholique très conservateur s’efforce de « franciser » les enfants de confessions musulmanes à coups d’uniformes, de marseillaise et d’amour du drapeau. Pour ce faire, il bénéficie du soutien financier de plusieurs acteurs privés (Auchan, Bouygues, Axa, Vinci ou encore la fondation Bettencourt) mais aussi de juteuses subventions de la région Auvergne-Rhône-Alpes de Laurent Wauquiez.

En ce qui concerne le groupe Casino, de nombreuses voix se sont élevées contre le strapontin offert à l’association fondée en 2012 par Éric Mestrallet, proche du catholique d’extrême droite vendéen Philippe de Villiers. Sur les réseaux sociaux, le collectif « Le Mouvement » dénonce le financement par Casino d’un « réseau accusé de racisme, d’humiliations et de violences contre des enfants ». Il appelle à « rompre immédiatement ce partenariat  » pour soutenir « des causes réellement inclusives ». Contacté par les journalistes de StreetPress, le groupe Casino n’a pas semblé échaudé par la critique, précisant ne pas vouloir « s’engager dans des polémiques politiques » et disant refuser « d’être instrumentalisé ». Business is business… Par ailleurs, Casino reconnaît que si « Espérance banlieues » est d’abord née à l’initiative de la Fondation pour l’école, liée à la « Manif pour tous », elle est désormais sous l’égide de la Fondation de France, reconnue d’utilité publique, ce qui légitime pour l’enseigne son soutien à cette association qui « répond aux valeurs du
groupe ».

Pourtant, en 2022 déjà, le média OFF Investigation enquêtait au sujet de ces établissements « qui rêvent de franciser les petits musulmans ». En 2023, quatre familles ont déposé plainte contre la direction de l’une des écoles privées hors contrat pour « violences volontaires sur mineurs », « harcèlement moral » et « dénonciation calomnieuse ». Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Pontoise dans la foulée. Contacté par StreetPress, le parquet indique qu‘« aucune suite n’a été donnée à cette procédure qui est toujours en cours ». Autant d’éléments importants dont le consommateur n’a probablement pas connaissance au moment d’appuyer sur un bouton vert devant le terminal de paiement d’un supermarché. 

 

Alexandre Ballario

5. On ne manquera d’effectuer des ajouts  à cette liste déjà impressionnante à savoir deux coupures de presse qui nous ont été adressées par des visiteurs bien informés, de surcroît lecteurs du quotidien La Croix :

Parution du vendredi 5 décembre 2025 : « L’école catholique sous pression » ; soumis à d’importants contrôles des rectorats, les établissements de l’enseignement privé sous contrat se trouvent obligés de préciser le périmètre et l’application concrète de leur « caractère propre » …

Parution du vendredi 19 décembre 2025 : «  La mairie de Paris suspend de nouveau le versement de la dotation du Collège Stanislas ; « la mairie de Paris a annoncé le mercredi 17 décembre 2025, lors d’un conseil municipal,suspendre à nouveau le versement du forfait communal dû à Stanislas, établissement catholique sous contrat. L’établissement privé parisien a saisi le préfet…

 

Que les rédacteurs en chef des medias concernés par cette parution et notamment Christian Terras (Golias) soient très sincèrement remerciés de nous permettre la reproduction des compilations remarquables qu’ils réalisent au fil du temps.

Loi de 1905

Après son 120è anniversaire, la lutte pour sa préservation continue.

En pareille circonstance célébrer c’est bien, c’est même nécessaire, mais il importe de rester sur ses gardes . Ses contempteurs réactionnaires et les tenants des cléricalismes et autres obscurantismes   poursuivent leur travail de sape à l’encontre des piliers de notre République indivisible, laïque,démocratique et sociale.  Pour s’en défendre il faut disposer de bons arguments.

A cette fin, les visiteurs pourront consulter sur ce site des articles fondateurs faisant suite à ceux déjà mis en ligne lors de la préparation du 5 décembre 2025.

On s’apercevra d’abord que s’agissant du texte de la loi elle-même avec ses quarante quatre articles on n’ en connaît que trop  peu. Ainsi selon l’’analyse éclairée de  Catherine Kintzler (cf. : https://www.mezetulle.fr/la-loi-du-9-decembre-1905-exercice-de-lecture-de-larticle-premier/)

on découvrira tout d’abord que « la loi de 1905 n’épuise pas la séparation des églises et de l’État ». En effet si

“On parle couramment de « loi de séparation ». Le titre est plus précis : « Loi concernant la séparation ». Autrement dit, la séparation était déjà en travail. Une loi de séparation épuiserait la séparation, en énoncerait l’alpha et l’oméga. La loi du 9 décembre s’inscrit dans le corpus des dispositions laïques qui la précèdent. J’en cite quelques-unes;l’état civil, 1791 ; le mariage civil, 1792 ; la loi de 1881 sur les cimetières ; celle de 1887 sur la liberté des funérailles; les grandes lois scolaires de la IIIe République ;sans oublier l’article 3 de la Déclaration des droits : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation » – dans la nation, et nulle part ailleurs. »

S’agissant de l’article premier de la Loi s’imposer une lecture commentée devient une démarche salutaire précisant  « De quelle « conscience » la République assure-t-elle la liberté ? »

 

Article premier :

« La République assure la liberté de conscience . Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.»

La ponctuation forte entre les deux propositions indique une hiérarchie et accorde la priorité à la liberté de conscience.

Qu’est-ce que cette conscience dont la République assure la liberté ? Ce que la République protège, c’est la conscience de l’individu dans ses choix philosophiques, et non la conscience collective de groupes – sinon il y aurait reconnaissance de ces groupes et contradiction avec l’article 2.

En toute humilité les visiteurs enclins, pour la plupart, à reconnaître leur ignorance sont invités à consulter le document original de C. Kintzler en ouvrant le Fichier 1  d’un simple clic gauche.

Cependant les visiteurs sont également invités à prendre connaissance du Communiqué de la LDH  et de la Tribune publiée dans Le Monde à l’occasion de l’anniversaire de la Loi de 1905 .

Dans le premier intitulé :

« Ne laissons  pas défigurer la laïcité »

La LDH (Ligue des Droits de l’Homme), fondamentalement attachée de par son histoire et dans ses combats à cette loi de liberté, la défend comme garantie des droits de toutes et tous dans une République assurant l’égalité devant la loi « de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».

Dans le second intitulé :

« Le régime de laïcité protégeait hier la liberté individuelle, il défend aujourd’hui une prétendue  identité nationale »

Un collectif  d’associations s’alarme, de la transformation du régime de laïcité en un régime de surveillance des citoyens. Elles appellent à retrouver le sens de la laïcité, à se battre pour une laïcité de liberté qui se nourrit de fraternité et de bien commun et pour lui  assurer  un avenir.

  Les deux contributions sont à lire in-extenso en cliquant  sur le Fichier 2 .

 Les visiteurs pourront auusi tirer grand avantage de la consultation d’un article datant de 2O05 qui n’a pris aucune ride en 20 ans .Republié dans le blog de Mediapart il est iontitulé:

« Il y a 120 ans l’Etat se séparait des Eglises »

Ce document est accessible à l’adresse ;

https://blogs.mediapart.fr/edwy-plenel/blog/071225/il-y-cent-vingt-ans-l-etat-se-separait-des-eglises

Il rappelle notamment que le jeune député Jean Jaurès,un des protagonistes de l’élaboration du projet de  loi, proclamait dès 1887: 

« La démocratie française n’est pas fatiguée de mouvement, elle est fatiguée d’immobilité. » 

Il était bon  pour le bien public et pour la République que ceci soit rappelé par les temps présents !

Que Catherine Kintzler et les autres ardents défenseurs de la Loi de 1905 mentionnés soient chaleureusement remerciés de nous autoriser des emprunts  à leurs medias respectifs.

1905-2025

La laïcité a-t-elle encore un avenir ?
OUI plus que jamais !
La question qui ne manque pas de retenir l’attention des amoureux  de la laïcité et des défenseurs sans concession de  son exercice dans l’espace public est posée dans un article fondateur du Centre de Recherches Henri Aigueperse Unsa- Education que nous avons reproduit pour le représenter sur ce site . 
A l’ASVPNF on  y répond sans hésitation  :
 
OUI plus que jamais  !
 
Vive la Loi de Séparation de 1905
 
L’article original est accessible en cliquant ici. 
Que nos amis du Centre  Henri Aigueperse soient chaleureusement remerciés de nous permettre cet emprunt ! 

Petite chronique d’après Ciase et Betharram (IV)

Comme convenu nous continuons à suivre avec attention les démêlés de l’Eglise catholique face aux abus et violences commis en son sein  notamment  dans le contexte de l’ école privée confessionnelle qu’elle soit ou non  sous contrat.

Au total voici un état des lieux chargé suite aux  deux dernières semaines de novembre 2025 :

I.  Articles pour la semaine du 17 au 23 novembre 2025, avec les sujets suivants :

Cardinal Jean-Marc Aveline (7) Corref (10) Diocèse de Fréjus-Toulon (16) Diocèse de Marseille (4) Diocèse de Nantes (13) Diocèse de Périgueux (3) Diocèse de Perpignan-Elne (1) Diocèse de Verdun (2) Enseignement privé catholique (170) Etablissement d’Angreviers (Gorges) (2) Établissement Saint-Stanislas de Nantes (8) Foyers de Charité (13) Mgr Dominique Rey (13) Mgr Philippe Ballot (4) Mgr Philippe Mousset (2) Notre Dame de Bon Secours de Perpignan (1) Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur (3) Père Charles Sighieri (3) Père François Martial (1) Père Jean-Marie Petitclerc (2) Père Jean-Michel Le Gac (1) Père Jean-Pascal Lombart (1) Père Xavier Manzano (2) Salésiens de Don Bosco (2) Séminaire Saint-Luc (2) Sœur Ann Almodovar (1) Sœur Marie-Laure Dénès (1) Sœur

1.Appel à témoignages à Nantes : le point détaillé au sujet des signalements reçus

Enseignement privé catholique (170) Établissement Saint-Stanislas de Nantes (8) Etablissement d’Angreviers

Ce rapport est établi par la Cellule d’accueil et d’écoute du diocèse.

2. Décès du père Jean-Marie Petitclerc par noyade

Père Jean-Marie Petitclerc (2) Salésiens de Don Bosco (2)

L’hypothèse d’un suicide provoque de très nombreuses réactions sur Internet.

3.Diocèse de Périgueux : l’abbé Martial relevé de tout ministère public

Mgr Philippe Mousset (2) Père François Martial (1) Diocèse de Périgueux (3)

Il est accusé d’avoir agressé sexuellement une personne mineure.

4.Le cardinal Aveline considère les accusations de Paris Match « injustes et calomnieuses »

Cardinal Jean-Marc Aveline (7) Père Xavier Manzano (2) Diocèse de Marseille (4) Séminaire Saint-Luc (2) Père Charles Sighieri (3)

Arthur Herlin, le journaliste à l’origine de l’enquête, lui répond.

5.Le directeur mis à pied, les enseignants se mettent en grève

Notre Dame de Bon Secours de Perpignan (1) Diocèse de Perpignan-Elne (1)

Aucun motif n’a été communiqué par l’OGEC.

6.Le père Jean-Pascal Lombart élu président de la Corref

Corref (10) Père Jean-Pascal Lombart (1) Sœur Marie-Laure Dénès (1) Sœur Ann Almodovar (1) Sœur Véronique Margron (10)

Il succède à sœur Véronique Margron.

7.Les critiques de l’épiscopat de Mgr Dominique Rey

Mgr Dominique Rey (13) Diocèse de Fréjus-Toulon (16)

Une enquête du journal La Vie.

8.Les filles oubliées du Bon Pasteur

Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur (3)

Un reportage diffusé sur FranceTV.

9.Messe « pour le repos de l’âme de Philippe Pétain et des victimes de toutes les guerres »

Mgr Philippe Ballot (4) Diocèse de Verdun (2)

Retour sur les événements de ces dernières semaines.

10.Père Jean-Michel Le Gac : l’enquête de Nice-Matin

Père Jean-Michel Le Gac (1) Mgr Dominique Rey (13) Diocèse de Fréjus-Toulon (16) Foyers de Charité (13)

La responsabilité de Mgr Dominique Rey est également interrogée.

11.Témoignage : amnésie traumatique et déni familial

Témoignage (23)

Un témoignage qui illustre parfaitement ces deux aspects.

II. Articles pour la semaine du 24 au 30 novembre 2025, avec les sujets suivants :

André Dupon (1) Collège Ozanam de Limoges (8) Congrégation de Bétharram (71) Diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes (1) Diocèse de Créteil (1) Diocèse de Gap-Embrun (6) Diocèse de La Rochelle (14) Diocèse de Lille (3) Diocèse de Limoges (6) Diocèse de Nevers (1) Diocèse de Périgueux (4) Enseignement privé catholique (173) Institut du Verbe incarné (8) Mgr Grégoire Drouot (1) Mgr Jean Vilnet (1) Mgr Laurent Le Boulc’h (1) Mgr Michel Dubost (1) Mgr Michel Pansard (2) Mgr Michel Santier (4) Mgr Philippe Mousset (3) Père Anthony del Castillo (5) Père François Martial (2) Père Gaston Rouzeau (1) Père Jacques Delfosse (1) Père Jean-François Six (1) Prélature de la Mission de France (3) Riaumont (22) Saint Joseph à Gap (4)

1.Bétharram : les deux actualités de cette semaine

Congrégation de Bétharram (71) Enseignement privé catholique (173)

Une plainte aurait disparu / La congrégation se défait de ses biens pour indemniser les victimes.

2.Décès de Jean-François Six

Père Jean-François Six (1) Prélature de la Mission de France (3) Diocèse de Lille (3)

Il avait été renvoyé de l’état clérical pour « de graves faits d’abus sexuels ».

3.Établissement Ozanam de Limoges : l’État mis en cause

Collège Ozanam de Limoges (8) Congrégation de Bétharram (71) Enseignement privé catholique (173) Diocèse de Limoges (6)

Un ancien élève reproche notamment à l’État « une absence de contrôle ».

4.Père Anthony del Castillo : un décret de suspense pris à son encontre

Père Anthony del Castillo (5) Institut du Verbe incarné (8) Diocèse de La Rochelle (14)

Il lui est désormais interdit de célébrer les sacrements en public et en privé.

5.Père François Martial : l’étrange justification de Mgr Mousset

Père François Martial (2) Mgr Philippe Mousset (3) Diocèse de Périgueux (4)

Alors que le prêtre a reconnu les faits en 2018, l’évêque ne le relève de toutes ses fonctions que maintenant.

6.Père Gaston Rouzeau : Mgr Drouot lance un appel à témoignages

Père Gaston Rouzeau (1) Mgr Grégoire Drouot (1) Diocèse de Nevers (1)

Le prêtre est décédé il y a 20 ans.

7.Père Jacques Delfosse : deux nouvelles plaintes font ressortir de l’oubli les crimes de ce prêtre

Père Jacques Delfosse (1) Mgr Jean Vilnet (1) Mgr Michel Santier (4) Mgr Michel Dubost (1) Mgr Michel Pansard (2) Mgr Laurent Le Boulc’h (1) Diocèse de Lille (3) Diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes (1) Diocèse de Créteil (1)

Un enquête extrêmement fouillée de Bruno Renoul, de La Voix du Nord.

8.Saint Joseph à Gap : le professeur condamné à trois ans de prison avec sursis

Saint Joseph à Gap (4) Enseignement privé catholique (173) Diocèse de Gap-Embrun (6)

Il a été reconnu coupable de deux faits d’atteintes sexuelles.

9.Un ancien éducateur de Riaumont accusé de violences

André Dupon (1) Riaumont (22)

Il devrait pourtant être décoré de la légion d’honneur prochainement.

 La longueur de cette liste  conduit à s’interroger,une nouvelle fois, sur l’étendue du mal systémique révélé et si en la matière on pourra aller plus loin que l’impossible !

Rappelons simplement que  l’atteinte de l’impossible pose déjà problème :« Peut-on faire l’impossible ? Cette formule attribuée à Mark Twain (mais aussi à Marcel Pagnol et bien d’autres) répond par l’affirmative. Tout est alors possible tant que l’on ne sait pas que c’est impossible.  Si cette formule peut apparaître comme une valorisation de l’ignorance et de la naïveté, elle est surtout une critique de la notion d’impossibilité. »

Alors restons naïfs et attendons les prochaines  révélations . Elles   ne cessent d’accabler un système clérical à bout de souffle que nous ne cessons de démasquer et de condamner.

L’Éducation nationale au front de la censure

Nous reprenons sous cet intitulé de mauvais augure celui retenu sur le site du Café pédagogiqe (1er décembre 2025) compte tenu de la gravité des faits rapportés à savoir : »La « bête immonde » de la censure progresserait-elle dans l’Education nationale ? Le contexte politique, avec la pression d’associations réactionnaires, l’influence de certains médias, la peur des futures élections, semble y favoriser la frilosité. Au point même d’interdire désormais certains livres dans les classes, comme le démontre une désolante affaire dans le département du Lot : la direction des services académiques y a banni d’un prix littéraire local un roman jugé inapproprié pour les élèves. Et ce, à rebours même des récents programmes de l’Education à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité … »

Rappelons que certains des éléments condamnés dans cet article avaient déjà fait l’objet d’un communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme en date  du 28 mars 2025 sous l’intitulé révélateur : »

 On pourra prendre connaissance de ce document ci-dessous :

Communiqué de l’Observatoire de la liberté de création dont la LDH est membre 
« Dans le cadre de l’opération « Un livre pour les vacances », qui est une initiative du ministère de l’Éducation nationale visant à promouvoir la lecture et à encourager les élèves de CM2 à lire pendant les vacances d’été, en offrant à chaque élève un livre illustré par un artiste de renom, le ministère avait initialement commandé 800 000 exemplaires d’une version modernisée de La Belle et la bête illustrée par Jul.

Cependant, le 19 mars 2025, le ministère a décidé d’annuler cette commande, invoquant des raisons pédagogiques. Le ministère a jugé que le livre n’était pas adapté à l’approche éducative attendue pour des élèves de 10-11 ans, notamment en raison des thématiques abordées, telles que l’alcool, les réseaux sociaux, et des réalités sociales complexes. Le choix de Jul fut de réaliser une version modernisée du conte. Par exemple, le père de la Belle, qui dans le conte buvait « quelques coups de vin », était représenté ivre, bouteille à la main, en train de chanter « Les Lacs du Connemara ». Jul a également choisi de représenter les filles du marchand par des personnages qui ne sont pas des « princesses blondes ».

Les motifs avancés par le ministère ne laissent pas d’interroger. Les contes pour enfants ont toujours abordé des thématiques dérangeantes. En outre, le ministère se fait manifestement des enfants une image bien naïve, puisque ceux-ci sont bien immergés dans la problématique des réseaux sociaux, et ce, très tôt. Le ministère aurait dû fournir des motifs beaucoup plus explicites. Faut-il en conclure, comme le pense Jul, que « La seule explication est (…) à chercher dans le dégoût de voir représenté des princes et des princesses qui ressemblent un peu plus à des écoliers d’aujourd’hui et peuvent s’habiller en survêtement, entre deux scènes avec des robes de princesses et du clavecin. À moins que la présence de personnages aux cheveux frisés et à la peau mate plutôt que de princesses blondes de contes de fées ne soit devenue insupportable à l’éducation nationale ? »

La ministre de l’Education a en effet déclaré à la presse : « Je ne suis pas sûre que ce soit forcément compréhensible que le père de la Belle soit un monsieur algérien (sic), qu’on voit dans des scènes où il est totalement ivre, il fait de la contrefaçon, est arrêté par des policiers ».

Les enfants, dont une partie est d’origine algérienne, n’ont donc manifestement pas le droit de pouvoir imaginer un personnage de conte en dehors d’un cadre complètement stéréotypé.

Enfin, on ne peut que s’étonner de cette décision d’annulation, alors même que la ministre avait signé une préface pleine de louanges, vantant « la touche malicieuse et le regard affûté » de Jul.

L’Observatoire de la liberté de création s’interroge sur ce qui ressemble à une décision de censure fondée sur des motifs spécieux ainsi que sur les pressions ou interventions qui auraient pu motiver ce revirement.”
Pour rester dans cette note on pourra aussi se trendre à :https://linsoumission.fr/2025/06/22/la-belle-et-la-bete-jul-censure/  avant de consulter l’article plus documenté du Café pédagogique  écrit par Jean-Michel Le Baut.$
Il est accessible en cliquant ici .

L’ASVPNF  condamne avec force ces atteintes à la liberté  d’expression et à la liberté pédagogique des enseignants du service public et renvoie avec humour au propos de Beaumarchais (1732-1799) dans Le Mariage de Figaro :   « Pourvu que je ne parle ni de l’autorité, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni de l’opéra, ni des autres spectacles, je puis tout imprimer librement, sous la direction, néanmoins, de deux ou trois censeurs. »

Après le 13 novembre 

« JUGER, VENGER, PANSER »

 La France commémorait le 13 novembre 2025 dernier le 10é anniversaire du vendredi 13 novembre 2015 où des attentats islamistes organisés à la chaîne massacrèrent des innocents au point de dénombrer 130 morts , 413   blessés et un nombre considérable de rescapés  traumatisés à vie.

 Selon la Présidence de la République française :

(https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2025/11/13/commemoration-des-10-ans-des-attentats-du-13-novembre-2015#:~:text=Dix%20ans%20apr%C3%A8s%20les%20attaques,secours%20et%20des%20intervenants%20mobilis%C3%A9s)

« 10 ans après les attaques qui ont frappé la capitale, profondément marqué la conscience nationale et fait basculer le pays en état d’urgence, cette journée rend hommage aux 132 victimes et à l’ensemble des blessés et rescapés, des familles, des forces de secours et des intervenants mobilisés.

« La Nation s’est recueillie pour honorer la mémoire de celles et ceux qui ont perdu la vie, affirmer son soutien indéfectible à leurs proches, exprimer sa reconnaissance envers tous les intervenants et rappeler son engagement constant dans la lutte contre le terrorisme. 

« Le Président de la République s’est rendu successivement sur les lieux des attentats — au Stade de France, rue Faubourg-du-Temple, rue Alibert, rue de Charonne et au Bataclan — pour un moment de recueillement aux côtés des familles et des associations de victimes. ».

 Il ne s’agit pas,en pareille circonstance de céder aux effets pervers de la  culture de l’oubli mais au contraire, de mobiliser toutes les énergies et les vigilances pour qu’un tel drame ne puisse se reproduire.

 L’Association En attendant Nadeau proclamait à ce propos le caractère impérieux de  juger , de faire payer les criminels auteurs de ces  évènements et  de panser les conséquences de leurs actes. Nous avons pris le parti d’adopter  ce vocable  en lui adjoignant la nécessité de dénoncer sans relâche tous les  obscurantismes, les fanatismes et les cléricalismes et de lutter sans faiblesse contre toutes les violences qu’ils engendrent. De surcroît il est bon de rappeler l’importance que revêt  l’éducation aux valeurs fondatrices de la République  et à. l’émancipation citoyenne pour prévenir de tels actes .

Nous proposons en ce sens à nos visiteurs, amoureux de la liberté  et de la démocratie, de consulter en cliquant ici la recension de deux ouvrages récents  ayant trait aux attentats du  vendredi 13 novembre 2015. L’Association désignée ci-dessus en fait une présentation saisissante que nous avons reproduite in-extenso : 

« Les massacres du 13 novembre 2015, les plus meurtriers commis en France depuis la Seconde Guerre mondiale, ont été un événement historique. Le procès de ces attentats, même s’il a surtout jugé des seconds et des troisièmes couteaux, devait également marquer l’histoire. Mais a-t-il tenu ses promesses ? Deux excellents livres de sciences sociales offrent un contrepoint utile aux éloges qui ont salué ce procès hors norme :

 1.Pauline Jarroux, Sandrine Lefranc, Antoine Mégie et Anne Wyvekens :Un verdict sans appel. Enquête sur le procès des attentats de novembre 2015. Actes Sud, coll. « Questions de société », 316 p.

2. Sylvie Lindeperg : Archéologie d’un procès. Juger les attentats du 13 novembre 2015. Verdier, 192 p. »

Lorsque les adeptes du sécularisme

redécouvrent

les bienfaits de la  Loi cent-vingtenaire de 1905

 

En République d’Irlande, la nation occupant le sud de l’île d’Irlande(capitale Dublin) comporte d’après le recensement de 2016, 78,3 % des habitants[1] se déclarant catholiques et 9,8 %, sans religion. Les 11,9 % restants sont protestants, musulmans, etc[.

Le christianisme irlandais s’inscrit dans un contexte culturel celtique, et dans l’histoire troublée des îles Britanniques, puis au moins dès 1200 dans les relations difficiles entre Angleterre et Irlande. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_en_Irlande)

S’agissant des religions  en Irlande du nord  (Ulster, capitale Belfast) les repères (au recensement de 2011) sont fournis uniquement pour une comparaison superficielle avec la situation en république d’Irlande . On dénombrait : protestants (chrétiens non catholiques) : 41,5 % (presbytériens (19,1 %), anglicans (13,7 %), méthodistes (3 %), autres (5,8 %)) (selon https://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_en_Irlande)

En 2025, le sécularisme  n’est  pas encore institué en République d’Irlande. Mais de quoi s’agit-il ? on peut-retenir à titre provisoire   et selon La Toupie

(  https://www.toupie.org/Dictionnaire/Secularisme.htm ) que :

«  Le sécularisme est la tendance séculière que peut prendre un mouvement religieux.
En matière de politique, le sécularisme est le principe selon lequel les religions ne doivent pas avoir de pouvoirs politiques ni influencer le gouvernement d’un pays et que réciproquement le pouvoir politique ne doit pas intervenir dans les affaires propres aux différentes religions.
Il « défend » la séparation des Eglises et de l’Etat.

« Le sécularisme apparaît comme une tendance à transférer la plupart des valeurs sociales du domaine du sacré à celui du profane. Il conduit à la désacralisation d’un large domaine d’activités dont celle de l’organisation sociale, qui devient un produit de l’histoire et des politiques humaines et qui peut donc être soumise à la critique rationnelle et à la transformation volontaire.

« La sécularisation est un phénomène de civilisation qui implique une nouvelle organisation de l’espace public en accord avec les valeurs de l’émancipation politique et de la liberté de conscience. »

Sur ce site on rappelait aussi l’origine de sécularisme :

Etymologie : de séculaire, venant du latin saecularis, séculier, profane, dérivé de saeculum, siècle, moeurs du siècle, vie mondaine, monde.

L’adjectif « séculier » qualifie :

– ce qui appartient au siècle, c’est-à-dire au monde laïc et non à l’Église.

– des ecclésiastiques qui ne sont pas soumis à la règle au sein d’un ordre religieux (par opposition aux réguliers).

 

On pourra aussi se familiariser avec ces mots dont l’usage peut conduire à des incompréhensions dans no représentations et pratiques républicaines et laïques en se rendant aux adresses suivantes :

– https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/secularisation

– https://raison-publique.fr/2238/

https://books.openedition.org/editionscnrs/50737?lang=fr-

Des incohérences  pouvant en résulter, aussi est-il  bon de revenir au CNRTL (https://www.cnrtl.fr/definition/s%C3%A9cularisation    pour se rassurer  et retrouver ses repères par rapport à notre Loi  républicaine prochainement cent-vingtenaire , la Loi de Séparation de 1905. On y découvre :

1. Action de séculariser une personne, une institution, un établissement religieux; résultat de cette action. [MmeLouise] va lire à l’église son office de la Vierge, selon une des règles de son ordre dont la sécularisation ne la dispense pas (Bernanos, Mauv. rêve, 1948, p. 1004).Indult de sécularisation. Acte juridique en vertu duquel un clerc passe de la condition régulière à la condition séculière, ou un non-clerc (frère, religieux) de la condition régulière à la condition laïque (d’apr. Foi t. 1 1968).

2. Action de transférer un bien d’Église dans le domaine public, laïc; résultat de cette action. La Prusse s’est formée en grande partie par la sécularisation de principautés ecclésiastiques (Ac.1878, 1935). Ses membres [du clergé] se trouvaient réduits, par la sécularisation de ses biens, à la condition de fonctionnaires salariés (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 187).

3. Action de soustraire une fonction, une institution sociale à la domination, à l’influence religieuse, ecclésiastique, de (la) mettre entre les mains des laïcs, des pouvoirs publics; résultat de cette action. Synon. laïcisation.1881, sécularisation des grands services de l’État (hôpitaux, tribunaux…) (Le Nouvel Observateur,12 août 1968,p. 16, col. 1).

4. − Action de donner à quelque chose un caractère laïc, non religieux, non sacré; résultat de cette action. Le pas décisif qu’il [Nietzsche] fait accomplir à l’esprit de révolte consiste à le faire sauter de la négation de l’idéal à la sécularisation de l’idéal (Camus, Homme rév., 1951, p. 103). Une étude historique intégrale du mot [âme] montrerait une sécularisation croissante depuis les premiers emplois dans les textes chrétiens les plus anciens jusqu’à nos jours (P. Imbsds Communio, 1987, t. 12, n o3, p. 59).

 

On pourra aussi se référer au  « modèle » indien de sécularisme en se rendant à      https://mouvements.info/le-secularisme-ou-la-version-indienne-de-la-laicite-2/ pour y  observer  que « La Constitution indienne de 1950 ne mentionne pas le terme de « sécularisme » mais la structure formelle de l’État définie par ce document comprend toutes les caractéristiques d’un État séculariste. L’Inde ne reconnaît aucune religion d’État. Aucune institution éducative financée intégralement par l’État ne doit dispenser d’éducation religieuse. Formellement, la Constitution ne confère à la religion aucun droit de regard sur les lois du pays. Toutes les lois pénales sont sécularistes. Une seule anomalie majeure persiste : une partie des lois civiles qui traitent de la famille, du mariage et de l’héritage relèvent de la religion. La liberté religieuse est garantie, ainsi que la liberté d’abjurer toute religion. Personne n’est obligé de payer des impôts dont les recettes sont spécifiquement affectées à la promotion ou au maintien d’une quelconque religion ou confession. Les personnes qui fréquentent un établissement d’enseignement ne sont en rien obligées de suivre l’éducation religieuse dispensée dans cet établissement, ni de participer aux cérémonies religieuses qui peuvent y être organisées. L’État a le devoir de s’abstenir de toute discrimination envers ses citoyens sur la base de leur religion, leur race, leur caste, leur genre ou leur lieu de naissance. En 1976, le terme de « sécularisme » a été formellement introduit dans la Constitution et l’Inde a été déclarée une république séculariste »

« Bien que son assise théorique soit moins développée, le modèle de sécularisme de la Constitution indienne, établi conjointement par les hindous et les musulmans avant l’indépendance de l’Inde, tente de répondre aux besoins de sociétés aux croyances religieuses profondément diverses tout en respectant les principes de liberté et d’égalité. »

Au final on notera que « ce modèle essaie de trouver un moyen terme entre une hostilité active et une passivité indifférente, ou entre une hostilité irrespectueuse et une indifférence respectueuse envers la religion »…

 Comprenne qui pourra !

Il  ressort de ce tour d’horizon partiel  que si de la complexité et de la diversité jaillit parfois la lumière , les deux concepts de laïcité (celle de la République Française et de la loi de 1905) et de sécularisme sont loin d’être  superposables et interchangeables. Il convient de les manier avec discernement et  réalisme et de  regarder avec beaucoup d’humilité les pratiques institutionnelles qu’elles engendrent.

On peut cependant  espérer en  mesurer les efficiences respectives en termes non seulement de stabilité institutionnelle et sociétale et de coexistence pacifiques entre groupes humains aux choix spirituels et philosophiques tous aussi respectables  mais aussi de respect de la liberté de conscience.

Les visiteurs de ce site pourront consulter à ce propos le manifeste révélateur de Stephen Evans, directeur general de la NSS (pour National Secular Society)  qui  sur le site de Entre les lignes entre les mots (25 novembre 2025) lance un appel pour stigmatiser la situation en Irlande du Nord sous un intitulé qui, traduit en français, se formule ainsi :

« Séparer la religion et l’État pour une société plus juste »

Il est  accessible directement en cliquant ici.

A l’ASVPNF on le suivrait sur ce terrain qui nous renvoie à la Loi de la République française datant de 1905 moyennant quelques aménagements parmi lesquels on militerait pour obtenir la séparation de toutes les Eglises  et de l’Etat tout en ménageant la liberté de conscience et de religion. Mais en toute humilité-on peut le prévoir-notre voix lointaine n’a que peu de chances d’atteindre la perfide Albion . C’est bien dommage car il est pénible de supporter plus avant qu’à nos portes , en 2025, on puisse encore trouver à écrire  « il est temps d’adopter une approche laïque et inclusive de l’éducation qui mette enfin un terme à l’utilisation des écoles publiques comme moyen d’imposer une doctrine ou des enseignements religieux ».

Manifestement notre modèle républicain conserve toute sa singularité et son utilité sociale. Nous n’avons pas su l’exporter ; ce n’était pas l’objet de la démarche de ses fondateurs !

Nous remercions vivement la rédaction d’Entre les lignes entre les mots de nous autoriser à reproduire l’article de Stephen Evans dont nous soutenons la démarche !

L’irruption de l’intelligence artificielle

à

l’Ecole publique

 

En 2011, le Ministère de l’Education nationale (B.O. du 10 mars ) faisait savoir  que «  les dernières évaluations nationales et internationales faisaient apparaître une baisse des compétences des élèves en mathématiques. En outre, si la curiosité naturelle des enfants pour les sciences se développe à l’école, elle tend à s’émousser au collège. Au sortir du lycée, les flux d’élèves qui s’orientent vers les filières scientifiques et techniques sont insuffisants au regard des besoins de l’économie.

« Notre système éducatif doit ainsi relever un double défi : redonner, d’une part, toute sa place aux sciences et à la technologie dans la culture de l’élève, et susciter, d’autre part, l’appétence pour les filières et les métiers scientifiques et techniques afin de garantir les flux de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens dont le pays a et aura besoin.

« Cette nouvelle ambition pour les sciences et les technologies à l’École doit également permettre l’éveil des talents particuliers et conduire les élèves qui le souhaitent vers des filières scientifiques et technologiques d’excellence.

« À cet effet, plusieurs mesures seront mises en œuvre à la rentrée de septembre 2011. Elles concernent tous les niveaux de la scolarité et visent à :

     -améliorer la maîtrise des fondamentaux des mathématiques et des sciences à l’école primaire ;

     -entretenir la curiosité et le développement du goût pour les disciplines scientifiques et technologiques au collège ;

      -encourager des vocations pour les carrières scientifiques et techniques au lycée. »

Comment les choses  ont-elles évolué depuis ce constat préoccupant ? Qu’est-il ressorti des nombreuses évaluations effectuées depuis cette date ?

On pourra s’en rendre compte en consultant, pour mémoire, celles effectuées au titre du « PISA, le programme international pour le suivi des acquis des élèves » .

« PISA est la plus grande étude internationale auprès d’élèves dans le domaine de l’éducation. Pilotée par l’OCDE, PISA mesure l’efficacité des systèmes éducatifs. L’objectif est de comparer les performances des élèves issus de différents environnements d’apprentissage, pour comprendre ce qui les prépare le mieux à leur vie d’adulte.

L’étude est menée tous les trois ans auprès de jeunes de 15 ans, qu’ils soient scolarisés dans un établissement public ou privé sous contrat, au collège ou en lycée agricole, général, technologique ou professionnel. PISA évalue leurs capacités à mobiliser leurs connaissances scolaires et à les utiliser dans des situations proches de la vie quotidienne.

Les résultats de PISA ne sont pas individuels. Les réponses des élèves sont réunies et analysées de manière à étudier leur système éducatif.

Une compétence majeure est testée à chaque fois à tour de rôle. En 2022, la majeure portait sur la culture mathématique comme en 2012, qui constitue donc le point de référence.

En mai 2022, environ 8 000 élèves de 15 ans scolarisés dans 335 collèges et lycées français ont donc participé aux épreuves de l’enquête PISA, ainsi que leurs homologues de 80 autres pays ou « économies partenaires ».

La France ne fait pas exception à la baisse généralisée des performances en culture mathématique dans l’OCDE : elle obtient un score global qui la situe dans la moyenne des 37 pays de l’OCDE. Cette performance représente une forte baisse par rapport à l’année 2012, précédente année consacrée principalement aux mathématiques.

Les autres volets de l’enquête PISA 2022 portaient sur la culture scientifique, la compréhension de l’écrit et la vie de l’élève. Le score moyen de la France en culture scientifique (487) est en baisse par rapport à 2015. Une baisse importante est également constatée en compréhension de l’écrit depuis 2018 (de 493 à 474 points). Dans ces deux domaines, le score de la France n’est pas différent du score moyen des pays de l’OCDE.

Tout ceci n’a rien de rassurant au moment où les technologies de  l’intelligence artificielle (IA pour intelligence augmentée tel que recommandé sur ce site)dont l’emprise sur la vie quotidienne est de plus en plus prégnante, fait irruption à l’Ecole élémentaire, au Collège et au Lycée.

Ceci a conduit à des commentaires nombreux et divers dans les medias au moment où d’aucuns rappelaient fort justement le propos de Condorcet (1792 !)  à savoir :

« La première condition de toute Instruction  est de n’enseigner que des vérités.» 

Est-on vraiment assuré de satisfaire à ce critère essentiel en la matière et si oui comment et pour quoi faire ? Ce n’est vraiment pas ici le lieu privilégié pour répondre à ces questions existentielles ni sur le plan fondamental et scientifique ni sur celui des applications aux sciences de l’éducation et à leurs déclinaisons dans les institutions scolaires et universitaires.

Pöur bénéficier d’amorces en la matière on se contentera  de renvoyer les visiteurs à quelques adresses répertoriées parmi beaucoup d’autres :

-https://www.education.gouv.fr/cadre-d-usage-de-l-ia-en-education-450647

-https://www.ac-paris.fr/l-intelligence-artificielle-dans-l-education-130992

-https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/11/24/en-s-adaptant-a-l-ia-l-ecole-peut-conserver-son-role-irremplacable_6654578_3232.html

-https://www.sorbonne-universite.fr/dossiers/intelligence-artificielle/lia-dans-leducation-entre-opportunites-et-defis

-https://www.reseau-canope.fr/ia-et-education

-https://www.cahiers-pedagogiques.com/intelligence-artificielle-trois-defis-pour-lecole

-https://www.unesco.org/fr/articles/lia-et-le-futur-de-leducation-bouleversements-dilemmes-et-perspectives

-https://www.persee.fr/doc/aster_0297-9373_2000_num_31_1_1176

On rappellera aussi, au risque de paraître anachronique,  que «L’introduction d’un enseignement obligatoire des notions de sciences physiques et naturelles dans les programmes de l’école élémentaire en 1882 fut l’une des innovations de l’enseignement primaire au moment de la réorganisation de l’Instruction primaire par la IIIe République. Dans le dernier quart du XIXe siècle, la volonté de généraliser l’enseignement scientifique se traduisit par un développement des moyens mis en œuvre visant la réussite de l’instruction scientifique dans les écoles primaires. Parmi ces moyens, les écoles normales chargées de former les maîtres et les maîtresses d’école constituaient un enjeu stratégique. » (Cf. https://theses.hal.science/tel-01503436/file/76909_MARTINEZ_2016_diffusion.pdf). On serait tenté de  supposer dès lors que l’Ecole républicaine et ses maîtres formés dans les Ecoles normales ferrystes avaient un rôle  « utilitariste » au sens de  Benoît Peuch, 2020 (https://laviedesidees.fr/Alain-Fernex-Creer-l-ecole      ).

Quoi qu’il en soit au moment du cinquantenaire de la dite Ecole on chantait la gloire des émancipateurs qui répandaient la lumière et semaient le progrès et celle de l’Ecole qui montrait la Science, le chemin du vrai et delui de la Raison.

Toute cette histoire -ce n’est pas une légende- mérite d’être rappelée  au moment où l’Ecole se trouve confrontée aux technologies de l’IA et qu’il s’agit de prendre avec discernement et sans tarder les dispositions utiles et nécessaires  pour que l’Institution scolaire dans son ensemble  et tous ses protagonistes en ressortent gagnants.

Pour notre part, nous proposons aux visiteurs de consulter deux fichiers qui peuvent témoigner de la confusion présente  et de cheminements possibles pour en tirer le meilleur au bénéfice de  nos écoliers, notre jeunesse, nos futurs citoyens ;

Fichier 1 . IA : l’Ecole appelée à jouer son rôle social et politique (par Djéhanne Gani)

Fichier 2. L’intelligence artificielle à l’Ecole  publique(contribution de l’ASVPNF )

 

Que Djéhanne Gani soit remerciée de nous permettre ce nouvel emprunt au Café pédagogiqaue.

Les 120 ans de la loi du 9 décembre 1905

Dans sa Newsletter n° 27 du 22 novembre 2025 , l’ Association  La Vigie de la Laïcité invitait ses lecteurs à préparer activement  la célébration de cet anniversaire. A cetr effet il leur ai proposé une journée d’information et de réflexion qui se tiendra le  6 décembre prochain et ceci au moyen d’une série de conférences  dévolue à l’histoire de cette loi fondatrice et à celle moins glorieuse de ses « aménagements récents ».
Avec l’accord explicite de La Vigie de la Laïcité, nous reproduisons le programme détaillé  de cette journée. Les visiteurs de ce site pourront le consulter en cliquant ici.