A propos de la dissolution du collectif « Les Soulèvements de la Terre »
A propos de la dissolution du collectif
“Les Soulèvements de la Terre »
SelonWikipedia(https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Soul%C3% A8vements_de_la_Terre) Les Soulèvements de la Terre est un collectif d’écologie politique et contestataire français. Fondé en janvier 2021, ce mouvement est opposé à l’accaparement des terres et lutte contre certains projets d’aménagement, notamment les « méga–bassines », des autoroutes, ou encore le projet de ligne à grande vitesse Lyon–Turin. Il exprime ses revendications par le biais de manifestations et mène des actions de désobéissance civile et de sabotage d’infrastructures industrielles qu’il considère comme polluantes. Il rassemble une centaine d’associations ou de collectifs et plus de 110 000 personnes revendiquent leur appartenance au mouvement.
Le 21 juin 2023, le ministre de l’intérieur a annoncé la dissolution du mouvement, provoquant de vives réactions, notamment de la part d’Amnesty International et de la Ligue des droits de l’homme… et dans divers organes de presse.
C’est ainsi que Le Monde pouvait titrer le 23 juin à l’adresse : https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/23/lessoulevements–de–la–terre–une–dissolution
problematique_6178900_3232.html :
Les Soulèvements de la Terre une dissolution problématique
Selon ce journal « l’arme lourde employée par le ministre de l’intérieur est d’autant plus regrettable qu’elle empêche un débat nécessaire sur les moyens employés par le collectif pour parvenir à ses objectifs de préservation de l’environnement et de défense du vivant. Le ministre a pris une lourde responsabilité en prononçant la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre. En s’appuyant sur une modification introduite par la loi « séparatisme » de 2021 qui a élargi les motifs requis aux « agissements violents à l’encontre des personnes et des biens », le ministre s’est avancé sur un terrain qui ne concernait par le passé que les groupes de combat et les milices privées, les appels à la haine et aux discriminations, ou encore la volonté de perpétrer des actes de terrorisme… »
Les visiteurs pourront consulter le texte du décret concerné à l’adresse :
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT0000477093
18 .
On soulignera ici que, dans un entretien accordé à Reporterre, Annie Ernaux, prix Nobel 2022 de littérature, affirme soutenir Les Soulèvements de la Terre. Les traiter de terroristes est une « aberration » dit celle qui « espère un mouvement de masse » contre ce gouvernement… On rappellera que Annie Ernaux est écrivaine, auteure de Mémoire de fille, Les Années ou La Place, aux éditions Gallimard. Figure féministe, elle est engagée à gauche depuis des années ( https://reporterre.net/Annie-Ernaux-LesSoulevements-de-la-Terre-sont-un-mouvement-pour-la-vies ).
On devine aisément l’émergence d’une polémique ; c’est de bonne guerre dans une démocratie qui en a vu bien d’autres ! On se contentera de rappeler les règles élémentaires de tolérance qui devraient la présider préservant la liberté d’expression et le respect des lois de la République.
Souhaitant que les visiteurs de ce site ,épris de justice et de liberté, puissent consulter les fondamentaux en matière de « dissolution » de collectifs d’associations, nous soumettons à leur sagacité et à leur esprit critique, l’article publié récemment par François Braize dans son site
Décoda(na)ges… prénom Charlie . Il s’intitule :
« Dissoudre ou se coucher ? »
On pourra y accéder soit en se rendant à l’adresse https://francoisbraize.wordpress.com/2023/06/22/dissoudre –ou–se–coucher/ soit en cliquant ici (Document 1)
On rappellera la Loi du 10 janvier 1936… sur la dissolution de « groupes de combat et de milices privées » -tout laisse à penser que l’état des lieux présents en la matière n’est pas celui qui prévalait à cette époque . Cette loi qui fut abrogée fut reprise le 1er mai 2012, sans doute dans un contexte plus apaisé. Elle stipule : « Seront dissous, par décret rendu par le Président de la République en conseil des ministres, toutes les associations ou groupements de fait :
1° Qui provoqueraient à des manifestations armées dans la rue ;
2° Ou qui, en dehors des sociétés de préparation au service militaire agréées par le Gouvernement, des sociétés d’éducation physique et de sport, présenteraient, par leur forme et leur organisation militaires, le caractère de groupes de combat ou de milices privées ;
3° Ou qui auraient pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national ou d’attenter par la force à la forme républicaine du Gouvernement ;
4° Ou dont l’activité tendrait à faire échec aux mesures concernant le rétablissement de la légalité républicaine ;
5° Ou qui auraient pour but soit de rassembler des individus ayant fait l’objet de condamnation du chef de collaboration avec l’ennemi, soit d’exalter cette collaboration.
Le Conseil d’Etat, saisi d’un recours en annulation du décret prévu par le premier alinéa du présent article, devra statuer d’urgence.
6° Ou qui, soit provoqueraient à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, soit propageraient des idées ou théories tendant à justifier ou encourager cette discrimination, cette haine ou cette violence.
7° Ou qui se livreraient, sur le territoire français ou à partir de ce territoire, à des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger. »
Pendant ce temps on pouvait lire :
– Dans L’Humanité du 21juin 2023 :
Dissolution des Soulèvements de la Terre : « Plus il y a d’outils de répression, plus on s’en sert »
L’exécutif a dissout les Soulèvements de la Terre. Une décision inquiétante, pour l’historien des luttes environnementales Alexis Vrignon. (Entretien par Emilio Meslet). Une marche supplémentaire vers l’arbitraire vient d’être franchie. Annoncée depuis près de trois mois, la dissolution du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre (SLT) est effective, comme l’a décidé le Conseil des ministres de mercredi(Cf. https://www.humanite.fr/planete/ecologie/dissolution–dessoulevements–de–la–terre–plus–il–y–d–outils–de–repression–pluss–en–sert–800045 )
-Et dans La Croix du 19 juin (modifié le 21 juin),sous la plume de Antoine Oberdorff :
Soulèvements de la terre : Darmanin annonce la dissolution en conseil des ministres
Le ministre de l’intérieur a annoncé que le décret de dissolution des Soulèvements de la terre avait bel et bien été examiné et officialisé en conseil des ministres, mercredi 21 juin. Le collectif écologiste fustige une décision « très politique » et projette de « faire acte d’insoumission » pendant la Fête de la musique. (Cf. https://www.lacroix.com/France/Soulevements-terre-dissolution-compliqueeministre-linterieur-2023-06-19-1201272141)
Comme il fallait s’y attendre le collectif dissout proteste vigoureusement . Les visiteurs pourront s’en convaincre en se rendant aux adresses suivantes :
- https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/appel–auxsoulevements–de–la–terre–ce–qui–repousse–partout–ne–peutetre–dissou
2.https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06 /25/lettre-ouverte-a-emmanuel-macron-on-ne-dissout-pas-laterre-qui-se-souleve/
Au total, s’agissant d’une « affaire » aussi grave et aussi exemplaire on peut, sans être devin, prévoir l’amplification de la polémique en cours.
Quoi qu’il en soit elle pose une question cruciale de société formulée par Olivier Galland dans Télos du 26 juin 2023 faisant référence au propos de Gaspard Koenig qui écrivait : « ceux que le ministre de l’Intérieur présente comme ‘écoterroristes’ peuvent se prévaloir d’une forme de rationalité supérieure, sur la finalité recherchée comme sur l’organisation du collectif ». O. Galland souligne à juste titre que “l’on peine à comprendre ce qui leur donne ce privilège. Mais on saisit bien que ce privilège d’une rationalité supérieure autoproclamée confère aux individus qui s’en réclament le droit, à leurs yeux, d’imposer aux autres les principes qui les guident. Les prémisses de la dictature…” (Cf. https://www.telos–eu.com/fr/politique–francaise–etinternationale/letrange–soutien–de–gaspard–koenig–auxsoulevement.html ).
Souhaitons que la République saura s’en préserver !
Au sujet du Collège
« Finir prof… – Peut-on se réconcilier avec le collège ? «
Tel est le titre de l’ouvrage de Mara Goyet publié le 5 janvier 2023 chez Robert Laffont. L’un de nos visiteurs nous a fait parvenir très récemment une coupure du Canard Enchaîné du 21 juin dernier présentant cet ouvrage et son auteure souhaitant les faire connaître aux visiteurs de ce site. Ils pourront en effet en prendre connaissance en cliquant ici (Document 1) et s’imprégner de ce que cet hebdomadaire intitule la « Démission impossible ».
La présentation de l’ouvrage par Decitre ( https://www.decitre.fr/livres/finir-prof-9782221267813.html#resume) est la suivante : « Tu as fait quoi aujourd’hui au collège ? – Rien , répond immanquablement l’enfant. La frustration des parents est d’autant plus compréhensible que ce » rien « , c’est tout. C’est tout ce qui rend le métier de professeur à la fois difficile et passionnant : l’imprévu, le prévisible, l’intempestif, le répétitif, le drôle, le triste, le banal. C’est tout ce qui rend le collège si douloureux ou amusant aux yeux des élèves.
C’est aussi tout ce que les politiques éducatives laissent de côté. Pourtant, c’est là que se trouve le centre du réacteur scolaire. C’est tout ce dont on ne débat pas ou presque. C’est tout ce qui m’enchante ou me préoccupe depuis vingt-cinq ans : » finir prof » sonne comme une menace ; c’est pour moi une chance. Des bouleversements historiques (le confinement, l’assassinat de Samuel Paty) à l’infra-ordinaire, ce livre invite à explorer avec gravité et entrain le coeur révélateur mais ignoré du collège et, pourquoi pas, à se réconcilier, enfin, avec lui »
Selon Jean-Michel Zakhartchouk dans Cahiers pédagogiques (https://www.cahiers-pedagogiques.com/finir-prof/
Un retour réflexif sur des années de murissement qui font que Mara Goyet éprouve aujourd’hui un plaisir profond d’enseigner au collège…
www.cahiers-pedagogiques.com
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) « J’ai failli avoir un fabuleux destin de petite réac », écrit l’auteure de Collèges de France, écrit en 2003. Et c’est vrai qu’à l’époque on la voyait comme appartenant à la confrérie des enseignants qui fustigeaient l’école telle qu’elle serait devenue sous la double emprise des pédagos et des démagos des différents ministères. Et j’avais moi-même critiqué un livre que je voyais comme méprisant pour les élèves. Mais sans doute n’avais-je pas perçu les prémices d’une évolution qui a pu en étonner plus d’un. Ici, nous n’emploierons pas l’affreux mot d’« autocritique » ; il s’agit plutôt d’un retour réflexif sur des années de mûrissement qui font que Mara Goyet éprouve aujourd’hui un plaisir profond d’enseigner au collège, porte un regard toujours bienveillant sur ses élèves, sans méconnaitre ce qu’ils peuvent avoir parfois d’agaçant, de déroutant. Elle décrit avec émotion et justesse deux moments essentiels vécus récemment avec eux : l’épreuve du confinement et les lendemains de l’assassinat de Samuel Paty.
Professeure d’histoire-géographie-EMC, elle est toujours soucieuse de « faire apprendre », de suivre globalement les programmes, mais ne s’interdit pas des pas de côté. Ainsi, lorsqu’elle range la salle labo avec ses élèves, qui découvrent l’arrière-boutique du prof qui enseigne ces matières.
Et, surtout, elle sait faire preuve d’un bel humour, aux clins d’œil culturels souvent savoureux, et confirme que cet humour, à propos duquel nous avons publié un récent dossier, est essentiel à l’école. D’autant qu’elle sait l’exercer sur elle-même, et qu’il vient dans bien des cas empêcher le ton de devenir celui d’une donneuse de leçons. Elle ne tombe pas non plus dans la dérision facile, en particulier lorsqu’il s’agit de défendre la laïcité et les valeurs républicaines.
Certes, je suis loin d’être d’accord avec ce qui est dit, par exemple sur l’évaluation par compétences (une vision caricaturale) ou sur les dispositifs pédagogiques (on sent une préférence pour un cours qui reste magistral même s’il n’est pas descendant). On perçoit aussi un goût modéré pour le travail collectif, même si là aussi Mara Goyet assume de faire partie d’une communauté enseignante. Mais, au fond, tout cela est secondaire, et l’auteure le dit elle-même, ce livre est tout sauf idéologique, tout sauf un traité de bonnes pratiques ou de bonnes réformes à mettre en place. Elle se dit centrée sur la classe, ses rapports directs avec ses élèves. Et lorsqu’on a été professeur de collège comme je l’ai été, on ne peut qu’apprécier ces moments qui font aimer ce métier, difficile mais passionnant, et font oublier les moments pénibles ou encore les injonctions venues d’en haut et trop souvent à côté de la plaque. M’ont beaucoup intéressé aussi les nombreuses évocations de ce que peut signifier pour un enseignant être un « passeur culturel ».
Enfin, il y a la discussion qui reste ouverte sur l’implication personnelle du professeur, que Mara Goyet revendique (voir par exemple sa réaction quand un élève s’adresse à elle avec un « vous, les catholiques », elle qui est d’origine juive et non croyante). Le confinement, avec un dévoilement inattendu d’une part de privé (le lieu de vie du professeur), a renforcé sa conviction que la relation avec les élèves ne pouvait être désincarnée. Et que le professeur ne peut être non plus ce dérisoire « colibri » vanté par le ministre. Osez le plaisir et l’optimisme, semble-t-elle nous dire ! «
Laïcité : où en est-on ?
Telle est la question que posait J-L. Bianco . Faut-il en effet s’inquiéter, voire s’indigner , de l’évolution de la laïcité de nos institutions ou peut-on encore rester confiant en la matière ?
Les mauvaises raisons : d’abord la nature du débat politique où les mots sont des armes . S’autoproclament militants de la laïcité ceux qui crient le plus fort, ceux qui jouent sur les peurs. Il y a certes des attaques contre la République : sans les minorer ni les exagérer il faut les analyser, les dénoncer et les sanctionner. Mais la laïcité ne devrait pas se réduire à un catalogue de contrôles et d’interdictions. Elle est d’abord un principe de liberté qui repose sur la recherche d’un équilibre entre la liberté de chacun et celle des autres, entre la liberté de chacun et le bon fonctionnement collectif. On parle de la laïcité à tort et à travers, on l’instrumentalise, on la travestit, on l’invoque comme une potion magique pour résoudre tous les problèmes, de la question sociale jusqu’au terrorisme. Du coup on n’y comprend plus rien et on navigue dans l’abstraction.
Les bonnes raisons. Nous avons constaté, avec l’observatoire de la laïcité que j’ai eu l’honneur de présider depuis sa mise en place en 2013 jusqu’à sa suppression en 2021, une extraordinaire montée en puissance des initiatives de terrain , pour former et agir, qu’il s’agisse des grandes associations historiques comme la Ligue de l’enseignement, la Ligue des droits de l’homme, la Libre pensée, Solidarité laïque, d’autres plus récentes comme Coexister ou Enquête, de collectivités locales, d’établissements scolaires, d’associations laïques ou citoyennes, d’universités, d’entreprises et bien sur de l’Agence nationale pour la cohésion des territoires et du CNFPT pour les agents des collectivités locales.
URL : https://vigie-laicite.fr/laicite-ou-en-est-on/
A propos de la mise en ligne des archives du Professeur de Philosophie Jacques Muglioni
Jacques Muglioni ( 1921-1996) est le fils d’une fleuriste et de Xavier Muglioni, comptable et militant socialiste originaire de Bastia. Il fait ses études secondaires au Lycée Pasteur comme boursier jusqu’à la classe de philosophie.
En 1941, il est reçu au CAECde lettres et philosophieet est nommé à Charolles où il enseigne pendant toute la guerre, outre la philosophie, les lettres, le latin et le grec. Il y rencontre son épouse, Yvette Michel, professeur de mathématiques. Agrégé de philosophie en 1948, il est remarqué par Georges Canguilhem et en 1963 il est nommé inspecteur général de philosophie, fonction qu’il exerce jusqu’en 1985. Alain Savary, ministre de l’Éducation, prit un décret interdisant qu’on puisse être doyen d’une inspection générale plus de 10 ans, afin de se débarrasser de Jacques Muglioni qui s’opposait à sa politique . On pourra consulter sa biographie en se rendant à l’URL : https ://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Muglioni et accéder à des compléments à l’adresse :https ://maitron.fr/spip.php ?article 14658
On trouvera une analyse approfondie de la pensée de J. Muglioni relatif à l’Ecole,l’éducation et l’instruction en se rendant à l’adresse : https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2018-2-page-201.htm où se trouve une recension de son ouvrage « L’Ecole ou le loisir de penser » publiée en 2018 par Frédéric Dupin (Le Philosophoire,2018/2 , 50 , 201-210 )
Les visiteurs de ce site pourront consulter, en cliquant ici, l’article annonçant la mise en ligne des archives de ce philosophe grand défenseur de l’Ecole républicaine. Publié le 28 mai 2023 par Catherine Kintzler dans son blog revue Mezetulle, cette auteure souligne que l’on y trouve aussi bien des textes de jeunesse, publiés dans des journaux de gauche ou d’extrême gauche que les textes publiés par exemple dans la revue de l’APPEP(Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public), et les notes qu’il adressait au ministre en tant qu’inspecteur général. On y voit que les combats d’aujourd’hui sont très anciens… »
Que Catherine Kintzler soir remerciée de nous autoriser à reproduire son article de façon à le représenter sur asvpnf.com
Déconstruire la déconstruction ou reconstruire après la démolition
Déjà le 23 février 2022 Anthony Chanthanakone dans Philosophie magazine faisait état d’un évènement ayant suscité autant d’engouement que de critiques. Il rappelait que pour l’organisateur dudit colloque , Pierre-Henri Tavoillot, l’événement avait pour objet « de sortir de la pensée unique incarnée par le « wokisme », le néo-féminisme, l’écoféminisme, l’intersectionnalité, la cancel culture et autres néologismes jugés barbares et confus. Pour les participants, une nouvelle pensée, se voulant humaniste, rationnelle et universelle, devait émerger en contrepoint de la pensée déconstructionniste »
(Cf. https://www.philomag.com/articles/colloque-sur-la-deconstruction-ce-qui-sest-vraiment-dit-la-sorbonne)
Les actes dudit colloque ont donné lieu à un ouvrage de Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador et Pierre-Henri Tavoillot publié chez Odile Jacob le 8 mars 2023. Il s’intitule :
Après la déconstruction
L’Université au défi des idéologies
(Cf.https://www.odilejacob.fr/catalogue/scienceshumaines/sciences-politiques/apres-ladeconstruction_9782415003227.php)
Les visiteurs de ce site pourront consulter , en cliquant ici , la recension qu’en fait la philosophe Catherine Kintzler, recension qu’elle publie dans son blog revue Mezetulle. Elle avait participé audit colloque.
Nous la remercions vivement de nous autoriser ce nouvel emprunt.
L’Ecole et la déconstruction décomplexée de tout ce que fut l’honneur de la République
Force est de constater que l’état des lieux concernant l’Ecole publique – institution républicaine par excellence- étalé sans réserve dans tous les médias incite à des intitulés alarmants sur un site dévolu à l’histoire de l’école laïque et à la formation de ses maîtres.
La politique de la formation du personnel enseignant est en effet une des clés de la reconstruction de l’Ecole . En d’autres temps des responsables politiques avaient su prendre leurs responsabilités à cet égard et ceci pour le bien commun. Sur ce site on en conserve la mémoire et on leur sait gré ! Mais les temps ont changé et aussi n’est-on pas surpris de découvrir que :
« Le Conseil supérieur des programmes de l’Education nationale s’appuyant sur la loi de programmation et d’orientation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013, a rendu public le 3 mars 2023 un avis alarmant, avec des propositions qui concernent le recrutement et la formation des professeurs des premier et second degrés. Cet avis engage la nature et le contenu des épreuves de recrutement ainsi que les objectifs de ce que doit être la formation initiale et continue des professeurs en 2023. À travers la question du recrutement, c’est la conception de l’école qui continue à être mise à mal, soumise qu’elle est à des considérations à court terme qui laissent entrevoir une déconstruction décomplexée de tout ce qui est l’honneur de la République. » Cf .https://www.mezetulle.fr/ecole-les-projets-alarmants-du-conseil-superieur-des-programmes/
Selon Unité laïque : « Ce qui apparaît saillant dans ces avis et propositions est l’articulation des parcours de formation et des concours. La conclusion de ce rapport est éloquente : « Le Conseil supérieur des programmes a souhaité insister sur la priorité à donner à la logique des parcours de formation sur celle des modalités de recrutement : les concours, ou autres modalités de recrutement, ne sont sans doute plus des finalités en soi. » S’appuyant sur le manque d’attractivité du métier et sur la lecture des rapports de jurys de concours qui relèvent que le niveau des candidats n’est pas aussi élevé qu’attendu, s’appuyant également sur la nécessité de renouveler 31% de l’effectif du corps enseignant, soit 328 000 postes, entre 2019 et 2030, il s’agit de réfléchir sur la formation des professeurs et sur les concours. L’agrégation est laissée de côté pour le moment, son « évolution mérite une réflexion spécifique », ce qui assurément a de quoi inquiéter.(Cf. https://unitelaique.org/index.php/2023/03/20/le-conseil-superieur-des-programmes-abandonne-toute-ambition-pour-la-formation-initiale-et-le-recrutement-des-professeurs-des-premier-et-second-degres/#more-5249)
Les visiteurs de ce site pourront consulter l’article de Valérie Soria portant sur cette thématique paru dans Mezetulle le 25 mars 2023 en cliquant ici.
Il s’intitule :
École : les projets alarmants
du
Conseil supérieur des programmes
Autre thème récurrent à l’Education nationale, ses Ecoles élémentaires ,ses Collèges et ses Lycées ; celui de la mixité sociale des élèves et de ses effets sur leurs « compétences », l’aborder c’est ouvrir une véritable boîte de Pandore …
Dans un article paru dans Telos le 28 mars 2023, Olivier Galland nous ramène pourtant sur ce terrain difficile . Selon cet auteur : « le ministre de l’Éducation nationale, a relancé le thème de la mixité sociale, en indiquant qu’il en faisait une des priorités de sa politique. Pour le moment, les mesures concrètes donnant corps à cette politique n’ont pas été annoncées, mais les intentions semblent là. Cette idée n’est pas nouvelle, elle est régulièrement mise en avant comme le moyen décisif d’améliorer l’équité scolaire et les performances de la France en la matière alors que les enquêtes PISA montrent régulièrement que les inégalités socioculturelles de réussite scolaire restent très fortes dans notre pays.Mais de quoi parle-t-on effectivement lorsqu’on parle de mixité sociale à l’école et que vise-t-on ? ».
On connaîtra le sens de ses observations en se rendant à : https://www.telos-eu.com/fr/societe/le-talisman-de-la-mixite-sociale-a-lecole.html.
Selon O.Galland, « la mixité sociale n’efface pas magiquement les préférences sociales ». Mais il ne s’agit pas pour autant d‘y renoncer sachant bien que pour lui : « plus que les pairs c’est la qualité des professeurs qui est décisive, la qualité de leur formation, leurs qualités pédagogiques, leur motivation, leur insertion dans une communauté éducative soudée autour d’un projet commun et bien encadrée par des proviseurs jouant véritablement un rôle de chef d’orchestre »
Quelle vision irénique de la potion magique associée à la mixité sociale !
Cependant les visiteurs pourront tirer quelques raisons d’espérer en se rendant à l’adresse suivante :
Un exemple à suivre …
Nous remercions Catherine Kintzler ne nous autoriser à reproduire l’article de Valérie Soria mis en ligne dans Mezetulle.
Petite chronique finistérienne de la laïcisation aux débuts de la 3è République
La laïcité se trouve au coeur de bien des débats actuels de notre société et de notre République . La 3è République joua un rôle essentiel dans son instauration au sein de nos institutions tout particulièrement l’Ecole publique.Ceci intervenait -faut-il le rappeler- cent ans après la Grande Révolution pendant laquelle des pères fondateurs tels Condorcet et Lakanal ouvrirent la voie du progrès…
Mais à quel prix ? Celui des luttes sans merci de la laïcisation où des républicains convaincus eurent raison de la réaction cléricale au moyen de la Loi . Elles purent compter sur la « généreuse obstination au bien » de Jules Ferry relayée par les instituteurs pionniers qui devinrent plus tard (en 1913), sous la plume de Charles Péguy, les hussards noirs de la République.
Au moment où dans certains milieux on se plaît à pointer la déconstruction voire la dérive de l’Ecole publique laïque et qu’on ne prête qu’une attention toute relative à la révélation quotidienne des abus divers – souvent criminels- perpétrés au sein de l’Eglise par ses prêtres, il semble opportun de tenter de reconstituer- au niveau local- les évènements qui présidèrent à la laïcisation.
En tirer des leçons devrait grandement aider à refonder des institutions à la dérive et à « édifier un monde nouveau » sur les précieux débris de l’ancien . C’est ce qui est souhaité et argumenté sur ce site dévolu à l’histoire et au devenir de l’Ecole publique et de ses maîtres .
Il s’agit ici de donner la transcription d’articles révélateurs et fondateurs à cet égard tels que l’on peut les découvrir dans la presse ancienne numérisée républicaine des débuts de la 3è République et de ses lois scolaires. L’Instruction publique était au coeur du débat tant au niveau parlementaire qu’au niveau du citoyen, les protagonistes étant nommément les Instituteurs et les « paladins » de la réaction cléricale.
Selon Jules Ferry lui-même: « L’Instituteur ne doit être en guerre avec personne. Il ne doit être un obstacle ou un rival ni pour les chefs spirituels de la commune ni pour les pouvoirs civils ; il doit se renfermer exclusivement dans son rôle d’éducateur, dans sa mission de travail, de gravité, de conciliation. En s’y maintenant avec sévérité, il acquerra plus d’autorité, de dignité et de crédit qu’en se jetant dans les luttes locales. »
Il poursuivait: » Instituteurs, voici votre lot, voici votre domaine ; ces enfants, dont vous devez nous faire, non seulement des hommes, mais des citoyens — des générations renouvelées par l’éducation intellectuelle, morale et physique, meilleures que les nôtres, plus complètes et plus viriles, qui ne seront ni frivoles, ni oublieuses et qui seront dignes de l’avenir que le sort tient en réserve pour notre chère patrie. »
Dans une circulaire diffusée à l’époque par le Ministère de l’Instruction publique dévolue à l’enseignement moral et civique on tenait des propos qui mériteraient d’être remis en exergue en 2023 : « L’enseignement moral est destiné à compléter et à relier, à relever et à ennoblir tous les enseignements de l’Ecole. Tandis que les autres études développent chacune un ordre spécial d’aptitudes et de connaissances utiles, celle-ci tend à développer l’homme lui-même,c’est-à-dire un cœur, une intelligence, une conscience. Cette éducation n’a pas pour but de faire savoir mais de faire vouloir , elle émeut plus qu’elle ne démontre ; devant agir sur l’être sensible, elle procède plus du coeur que du raisonnement ; elle n’entreprend pas d’analyser toutes les raisons de l’acte moral, elle cherche avant tout à le produire, à le répéter à en faire une habitude qui gouverne la vie. A l’école primaire surtout, ce n’est pas une science, c’est un art, l’art d’incliner la volonté libre vers le bien. »
C’est à ce genre de (re)découvertes que sont invités les visiteurs de ce site. Ils pourront y consulter un ensemble de 43 items extraits du Journal Le Finistère ( numérisé aux Archives du département du Finistère) dans ses parutions allant du 15 août 1882 au 30 décembre 1882. Le document final de 118 pages est accessible en cliquant ici.
Pour faciliter la consultation des articles retenant l’attention on pourra se référer au sommaire suivant :
1. Le concours d’admission à l’Ecole normale de 1882………………….page1
2. L’école neutre
3.L’instruction obligatoire(1)
3 bis.Le travail manuel
4. La visite de Ferdinand Buisson à Quimper
5. L’enseignement obligatoire (2)………………………………………………..page 13
6. La République et les Ecoles
7. L’enseignement obligatoire (3)
8 . Un instituteur laïque réhabilité
9. L’instruction obligatoire (3)
10. Au conseil départemental de l’Instruction publique……………….page 33
11.Turpitudes à l’école congréganiste
12. L’Ecole sans Dieu
13.Au Conseil d’Arrondissement de Morlaix
14. Au journal officiel
15.Circulaire Pape-Carpentier………………………………………………………page41
16. La loi athée
17. Encore l’instruction obligatoire (4)
18. Déclarations du Ministre de l’Instruction publique
19.Lakanal (1)
20. Lakanal(2)………………………………………………………………………………page53
21. La question du Concordat
22. La résistance à la loi d’Enseignement
23.L’enseignement secondaire des filles
24. Les cléricaux et la loi sur l’enseignement primaire
25. L’Histoire à l’Ecole primaire…………………………………………………page 69
26. L’Ecole supérieure des travaux manuels
27. Perversion du sens moral
28. Réouverture des cours d’adultes à Quimper
29. L’Instituteur congréganiste de Landivisiau
30. L’enseignement du catéchisme………………………………………………page 82
31. Les collèges communaux
32. Les emblèmes religieux à l’Ecole
33. La République et l’Eglise
34. République et religion
35. Les complicités du silence………………………………………………………page 93
36. Le chantier de construction de l’Ecole normale des Filles à Quimper
37. Questions d’enseignement
38.Emeute à Moëlan–sur-Mer
39.Les suites de l’affaire de Moëlan
40. Les Ecoles de hameau……………………………………………………………..page 110
41.L’abbé du Marhallach
42. Les Ecoles
43. La nomination des Directeurs et Directrices d’Ecole normale…
Turpitudes et contre-turpitudes ecclésiales ou cléricales
Sur ce site on s’est attaché à faire connaître aux visiteurs tant les violences regroupées sous les termes génériques d’abus sexuels, d’abus spirituels ou de dérives sectaires qui ont eu cours au sein de l’église catholique de France que les dispositions prises aux différents niveaux de la hiérarchie ecclésiale pour tenter d’y mettre fin et de réparer lestraumatismes causés aux victimes. La tâche paraissait d’autant plus complexe qu’elle supposait la libération de la parole chez des fidèles marqués à vie et qu’au même moment étaient révélées les agressions de même nature commises dans d’autres contrées de la planète où l’égise catholique est aussi implantée.
Les occurrences correspondantes sont désormais si nombreuses et diverses que l’on a peine à trouver les mots pertinents pour désigner les dérives criminelles concernées. Dans un ouvrage dévolu à la question et intitulé
L’Eglise catholique face aux abus sur mineurs
Marie-Jo Le Thiec, médecin et spécialiste d’éthique, se pose la question de l’implication de clercs,d’évêques, de personnes en poste de responsabilité dans ces abus sexuels.Elle examine globalement pourquoi cela a pu se produire avant de donner des pistes pour contrôler de telles dérives.
Selon son éditeur « l’Église catholique est ébranlée par une avalanche de faits divers sordides et d’occultations, d’abus sexuels autant que de conscience et de pouvoir. De tels abus ont toujours existé, mais que des clercs et des évêques, des personnes en poste de responsabilité dans l’Église aient pu se trouver à ce point impliqués dans ce scandale à vaste échelle est incompréhensible.Cet ouvrage de réflexion souhaite jeter un peu de lumière sur ce qui ne devrait pas exister, sur ce qui n’aurait jamais dû être toléré, et qui pourtant corrompt si profondément l’humanité,les religions, l’Église catholique ; on ne met pas de pansement sur des tissus nécrosés. Il faut nettoyer la plaie et examiner par quoi et pourquoi cette nécrose est arrivée . Il n’en va pas autrement des abus sexuels sur mineurs dans l’Église catholique. Marie-Jo Le Thiec étudie les racines de ce mal et les moyens de l’affronter dans un ouvrage de référence complet, approfondi, rigoureux, écrit par une spécialiste de l’éthique. » (Cf. https://www.decitre.fr/livres/l-eglise-catholique-face-aux-abus-sexuels-sur-mineurs-9782227496033.html )
Sur de telles bases il n’est pas surprenant que des auteurs tel Daniel Bogner (2019) en arrivent à la notion d’église mortifère. Pour lui « l’ampleur des abus sexuels dans l’Église catholique est telle que la question se pose, et d’abord aux catholiques eux-mêmes : s’agit-il d’accidents malheureux dus à quelques prêtres pervers ou « en souffrance » passagère, ou faut-il incriminer un système devenu structurellement destructeur ? Pour ce professeur de théologie morale à l’université de Fribourg (Suisse), « le désastre résulte d’une « sacralisation » indue, au cours d’une longue histoire, de l’autorité, des institutions, des fonctions : elle a produit un corps sacral intouchable et un cléricalisme étouffant, pratiquant un entre-soi inaccessible à toute critique. » (Cf. http://www.chautard.info/2019/08/une-eglise-mortifere-par-daniel-bogner.html )
Et ainsi de découvrir avec stupeur que tous les niveaux de la hiérarchie sont touchés par ce qui est regroupé –sans doute par euphémisme-sous le terme réducteur « dérives » qui recouvre en réalité un scandale institutionnel d’ampleur planétaire. Faut-il, pour s’en convaincre, revenir à l’ouvrage Sodoma de Frederic Martel et à son analyse par Jean-Louis Schlegel (2019) ? Sa recension, accablante pour l’Eglise, débute ainsi : « La corruption généralisée, tentaculaire, du corps de l’Église, d’un système devenu mafieux au cœur du Vatican, plutôt que l’homophilie généralisée, est le vrai sujet du livre…Le titre parle de lui-même : la Sodome de la fin du XXe siècle et du début du XXIe se trouve au Vatican et, par extension, dans l’Église catholique. Le pape François a évoqué un jour le « lobby gay » du Vatican. Ce que révèle l’enquête de Frédéric Martel, menée durant quatre ans et dans trente-deux pays, est bien pire : « La réalité, c’est qu’il y a au Vatican une majorité de personnes homosexuelles avec du pouvoir. Par peur, par honte, mais aussi par carriérisme, ces cardinaux, ces archevêques, ces prêtres veulent protéger leur pouvoir et leur vie secrète. [Ils] n’ont aucunement l’intention de faire quoi que ce soit pour les homosexuels. » (Cf. https://esprit.presse.fr/actualites/jean-louis-schlegel/l-eglise-catholique-rend-elle-l-ame-42010)
Tout ceci étant rappelé, on fera un point d’étape en visitant le travail remarquable d’information réalisé dans le quotidien La Croix (parution du 17 février 2023 ) et on continuera de s’indigner en (re)découvrant la litanie des violences ecclésiales s’allonger (Cf. https://www.la-croix.com/Religion/l-Eglise-face-a-la-pedophilie#voirplus). Pour l’esentiel elles sont regroupées sous le titre :
« L’Église face à la pédophilie et aux abus sexuels »
Un an après le rapport de la Ciase, les affaires Santier et Ricard, dévoilées en octobre-novembre 2022, provoquent de nouveau la colère au sein de l’Église de France…
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Un des auteurs impliqués titrait « Ne pas changer de cap dans la tempête » ! Sur ce site, stupéfait une fois de plus devant l’ampleur de la catastrophe, on croit devoir compléter ce propos par « Continuez à écoper mais soyez convaincus que pour le citoyen ordinaire le naufrage semble inévitable ».
Tout ceci nous conduit à proposer aux visiteurs de se rendre aux quatre adresses suivantes glânées dans les dernières Newsletters de Golias Hebdo :
1. Thérapies de conversion : il n’y a rien à guérir.
https://www.golias-editions.fr/2021/10/21/therapies-de-conversion-il-ny-a-rien-a-guerir/
2. Affaire Jean Vanier et frères Philippe : le cancer du saint.
https://www.golias-editions.fr/2023/02/09/affaire-jean-vanier-et-freres-philippe-le-cancer-du-saint/
3. Les « bons à rien » du bon Dieu.
https://www.golias-editions.fr/2023/02/16/les-bons-a-rien-du-bon-dieu/
4.Assemblée synodale européenne : introduction prometteuse.
https://www.golias-editions.fr/2023/02/16/assemblee-synodale-europeenne-introduction-prometteuse/
Que Christian Terras , Editeur en chef à Golias soit remercié de nous autoriser ces nouveaux emprunts.
Sur les atteintes à la laïcité à l’Ecole
Ainsi s’intitule l’article de Dominique Schnapper publié dans Telos, le 10 février 2023. Il faut se féliciter de voir cette thématique relancée au moment où l’information se concentre, pour le principal, autour du projet de loi dévolu à la réforme des retraites, de son examen au niveau parlementaire et des mouvements sociaux de grande ampleur qu’il n’a pas manqué de susciter.
Il y va en effet du devenir de l’Ecole publique et de sa laïcité sachant bien, qu’à l’instar de D. Schnapper, on dira aussi que « le sens même de l’Ecole est contesté par la remise en cause de la laïcité qui en est le principe constituant ».
Mais de quoi s’agit-il lorsque l’on parle d ‘atteintes ? Pour s’en rendre compte on pourra consulter par exemple un article paru dans Regards protestants du 14 novembre 2022 :
Atteinte à la laïcité à l’école : de quoi parle-t-on ?
Il est accessible à : https://regardsprotestants.com/actualites/atteinte-a-la-laicite-a-lecole-de-quoi-parle-t-on-vraiment/
Depuis le mois de juin 2022, le ministère de l’éducation nationale fait le choix de publier de manière mensuelle le nombre de signalements auparavant rendus publiques uniquement de manière trimestrielle. Cette volonté de transparence s’explique, selon le ministère de l’éducation nationale, par l’augmentation du nombre de cas au cours de l’année 2022. Du mois d’avril à juin, en effet, 904 signalements sont remontés au ministère de l’éducation nationale contre 636 au premier trimestre.
Globalement, le port de tenues ou de signes manifestant ostensiblement une appartenance religieuse représente la majorité des signalements. Certains élèves portent notamment des abayas (robes longues de tradition moyen-orientale, portées au-dessus d’autres vêtements) et des qamis (tuniques longues pour les hommes). D’après le journal Le Monde, « le ministère de l’éducation nationale y voit très clairement les effets des incitations émanant des réseaux sociaux à enfreindre la loi de 2004 sur le sujet ». Or ces vêtements portés lors des fêtes musulmanes ne sont pas toujours des marqueurs religieux. Ce sont les chefs d’établissement qui doivent juger le sens du port de ces habits…
« La laïcité a une fragilité originelle, celle d’être incomprise par une partie de la jeunesse française »
Selon cet auteur, président de l’islam de France, « Si la loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles à l’école doit être appliquée, elle n’a pas besoin d’être invoquée systématiquement pour les abayas ou les qamis » (Cf. https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/27/la-laicite-a-une-fragilite-originelle-celle-d-etre-incomprise-par-une-partie-de-la-jeunesse-francaise_6155772_3232.html).
On laissera le soin aux visiteurs de ce site, défenseurs de la laïcite républicaine et de ses déclinaisons au niveau de son Ecole publique émancipatrice de se documenter plus avant à ce propos tout en condamnant la contre-vérité qui consiste à proclamer la fragilité « originelle » de la Laïcité. Ladite « fragilité » est une pure invention révélant une croyance de prédicateur…
On rappellera que c’est justement la solidité (voire son irréfragabilité) originelle de la laïcité qui est au fondement de notre République et de ses institutions. Elle est à l’image de la pérennité de la Loi se Séparation des Eglises et de l’Etat depuis 1905. Il importe que l’ensemble de la jeunesse française l’entende ainsi et qu’on le lui enseigne, en toute liberté et pour le bien public, de façon à lui éviter de sombrer dans l’obscurantisme.Dans un tel contexte il était bon qu’une mise au point soit faite pour véritablement connaître la situation de l’Ecole publique en matière d’atteintes avérées à sa laïcité , son principe constituant.
C’est ce qui est proposé dans l’article de Dominique Schnapper intitulé :
« Sur les atteintes à la laïcité à l’École »
Les visiteurs de ce site pourront le consulter en se rendant à l’adresse : https://www.telos-eu.com/fr/societe/sur-les-atteintes-a-la-laicite-a-lecole.html
Quelle bonne Ecole reconstruire pour le 21è siècle?
Telle est la question récurrente sans réponse suscitée par la dérive semble-t-il inéluctable de notre système scolaire !
Il y a bientôt 7 ans, sur ce site était posée la question préalable : « Qu’est-ce qu’une bonne école ? » admettant a priori qu’en l’absence de sa prise en considération on obérerait grandement l’efficience des réponses aux questionnements subséquents. Comment espérer atteindre un objectif s’il n’est pas clairement désigné ?
Si en effet nous appelons de nos vœux la refondation d’une Institution scolaire pertinente pour le 21è siècle, occupant une place centrale au sein d’ une République laïque émancipatrice, il s’agit de bien formuler sa ou ses raisons d’être, d’en définir les modalités de fonctionnement et de trouver les moyens pour y parvenir. Il y a urgence d’agir si les amoureux de l’Ecole publique laïque souhaitent encore sauver l’essentiel avant que les cabinets conseil déjà dans la place – sans doute avec l’aide de décideurs bien intentionnés- ne proposent des décisions destructrices pour un édifice fragilisé ; celles qui conduiront à sa marchandisation et à sa privatisation.
On pourra déjà consulter les éléments de réponses que nous avions collectés à l’époque en allant à : https://asvpnf.com/index.php/2018/02/13/quest-ce-quune-bonne-ecole/.
Mais pour avancer, les visiteurs pourront aussi consulter , en cliquant ici, l’article à ce propos de Michel Muglioni paru dans Mezetulle , le Blog revue de Catherine Kintzler, le 10 février 2023. Il est intitulé :
Quelle école voulons-nous ?
Selon C. Kintzler : « Jean-Michel Muglioni revient une nouvelle fois sur cette affirmation : enseigner est devenu impossible – il faudrait dire est interdit – parce que des considérations psychologiques, sociologiques et économiques priment sur le contenu du savoir. Pour décider de ce que c’est qu’enseigner, on consulte donc des cabinets de conseil et jamais les maîtres ou les professeurs dont on sait qu’ils savent enseigner et connaissent réellement ce qu’ils ont à enseigner. »
On retiendra ici quelques propos marquants tenus par M. Muglioni. Ils ne manqueront pas d’inciter à la réflexion :
1. « L’école est le lieu de la reproduction sociale quand elle n’est pas l’école, c’est-à-dire quand elle n’instruit pa »
2. « Ne sachant plus ce que c’est que savoir, comment saurait-on ce qui doit être appris et su pour être un homme libre, et comment saurait-on l’enseigner ? »
3. « Une école fondée sur cette conviction qu’apprendre a un sens par soi-même et non pas seulement en vue d’autre chose. Le politique qui proposerait cette révolution serait immédiatement renvoyé par ses électeurs »